Cinq décès en neuf jours. La presse congolaise traverse une période sombre. Mwin Murub Fel, une figure emblématique des médias, s’est éteint le vendredi 30 nonvembre à Matete. Il était connu pour son expertise en presse écrite et audiovisuelle. Son dernier poste, éditorialiste à Econews et Ouragan.cd bien avant, témoigne de son engagement sans faille.
Les journalistes décédés, la gros vide de la presse congolaise @Photo Ouragan..
Mwin Murub Fel n’était pas qu’un simple journaliste. Il était une institution. Pionnier des debriefings de l’actualité, il excellait dans les éditos, revues de presse et les tribunes. Son aisance à passer du papier au micro faisait de lui un modèle de polyvalence. Son décès marque une lourde perte pour une profession déjà éprouvée.
Depuis le 20 novembre, la presse a vu disparaître successivement Eugène Ngimbi Mabedo, Jemimah Diane Mogwo, Claude Nyembwe Mutoka, et Medine Biankunzu Lubamba. Chacun, à sa manière, incarnait une facette de ce métier exigeant. Eugène Ngimbi, éditeur de “L’Intermédiaire”, a succombé d’une crise cardiaque. Claude Nyembwe, patriarche de la presse écrite, a cassé la pipe, après une hospitalisation d’urgence.
Jemimah Mogwo, journaliste à la RTNC, est morte des suites de blessures après avoir été attaquée par des “Kulunas”, des gangs de jeunes armés qui sèment la terreur à Kinshasa. Une tragédie qui illustre les risques physiques encourus par les professionnels des médias. Medine Biankunzu, également de la RTNC, est décédée d’un AVC. Autant de disparitions qui mettent en lumière les défis sanitaires et sécuritaires des journalistes en RDC.
La précarité pèse lourdement sur cette profession. Les salaires irréguliers, le stress permanent, et l’absence d’accès aux soins amplifient les fragilités. Le cas de Mwin Murub Fel est éloquent. Présent à un deuil quelques jours avant sa mort, il montrait déjà des signes de faiblesse. Pourtant, comme beaucoup, il a continué à travailler.
L’état des lieux du journalisme congolais appelle à une réflexion urgente. Les pionniers comme Mwin Murub Fel, avec leur fine plume et leur maîtrise du français, rappellent l’exigence de ce métier. Mais son départ laisse un vide difficile à combler. Le défi est immense. Protéger, valoriser, et soutenir ces voix qui informent une nation est une nécessité.