Un bâtiment vétuste, un matériel technique en ruines et une absence criante de diffusion en direct depuis 2016 : voilà la réalité accablante de la RTNC Kasaï oriental. La dernière dotation en équipements remonte à plus de quinze ans, laissant un personnel vieillissant lutter, presque héroïquement, pour maintenir une flamme vacillante. “Elle me donne l’image d’une maison où il y a des défis qu’il faut relever. Il faut louer le personnel parce qu’au-delà de ce que nous avons vu en termes de conditions de travail sur lesquelles il faut véritablement travailler, il y a un personnel motivé, qui tient la maison. Ça, c’est la première des choses et je pense que c’est la chose la plus importante”, a constaté Patrick Muyaya, avant de rappeler : “Nous avons un plan de modernisation générale de la télévision nationale à travers le pays.”

Sans émetteur fonctionnel, les espoirs d’une relance effective restent minces. Mais le ministre reste optimiste : “Ça nous conforte à l’idée qu’il faut agir très vite, à la fois pour ce qui concerne le bâtiment, mais aussi pour ce qui concerne le matériel technique”.

– ACP : une couverture stratégique sous pression –

L’Agence congolaise de presse, chargée de couvrir une zone aussi vaste que stratégique, n’est guère en meilleure posture. Avec des infrastructures vétustes et des moyens techniques limités, elle dépend presque exclusivement de la résilience de son personnel. “D’abord, je voudrais louer le personnel que j’ai trouvé, parce que c’est le personnel qui tient la maison et qui fait que les dépêches qui viennent du Kasaï oriental, alimentent les bulletins produits à partir de Kinshasa”, a décrit Muyaya.

Dans un monde en perpétuelle mutation, il est impératif d’outiller les organes de presse, tant sur le plan humain que technique, pour répondre aux attentes de millions de citoyens. : “Nous étions déjà au courant parce que nous avons commencé un travail de modernisation avec la direction générale. Mais notre visite ici nous conforte à l’idée d’aller plus vite pour nous assurer que cette direction, qui couvre en réalité trois provinces et plus de 7 millions de Congolais, puisse être, même au minimum, outillée en termes de personnel et au plan technique”, a insisté le porte-parole du gouvernement. La proposition a été applaudie de deux mains par le DG du média public écrit, Bienvenu-Marie Bakumanya. Depuis son avènement, le talentueux journaliste s’affaire à redonner à l’Agence congolaise de presse sa renommée d’antan.

– Un réveil indispensable –

À travers ses visites, Patrick Muyaya a réaffirmé une évidence : l’information publique est un pilier stratégique pour un État qui aspire à construire une démocratie durable. “Nous repartirons sur Kinshasa, confortés et encore plus motivés sur la nécessité d’agir rapidement pour permettre à cette direction provinciale d’opérer dans des conditions plus acceptables que celles qu’on a trouvées”, a-t-il ajouté. Pour l’heure, la RTNC et l’ACP continuent de tenir, précaires mais dignes, en attendant des jours meilleurs.