La RDC est sur le point de se doter d’un Plan d’action national de gestion des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). La dernière séance des travaux préliminaires pour finaliser le projet a eu lieu le vendredi 27 décembre à Kinshasa. La session a clôturé un mois de réflexions stratégiques entamées fin novembre dernier.
Des experts des Centres d’excellence (CoE) ont participé à la dernière séance des travaux préliminaires pour la validation du Plan d’action national des risques CBRN à Kinshasa @Photo Ouragan.
Les discussions, conduites par des experts des Centres d’excellence (Centres of Excellence-CoE), ont permis de structurer une matrice d’action détaillée, visant à renforcer les capacités du pays dans la gestion des risques CBRN. Le plan, une fois validé, constituera un document de référence pour anticiper et atténuer ces dangers.
Thierry Tabou, coordonnateur point focal des CoE, pense que la mise en place d’une telle régulation renforcerait la gestion des incidents chimiques et biologiques. Contrairement au nucléaire qui bénéficie déjà du CNPRI pour contrôler les matières radioactives, le secteur chimique souffre encore d’un manque de cadre réglementaire.
« Le plan peut être mis en œuvre sous l’angle sectoriel également. On peut, par exemple, se pencher sur des questions chimiques. Si une autorité de régulation était mise en place dans ce secteur, ce serait un grand avantage pour notre pays. Nous savons qu’il y a un grand vide dans le domaine chimique : il n’existe pas d’autorité de régulation. Par contre, en ce qui concerne le nucléaire, nous disposons du Comité national de protection contre les rayonnements ionisants (CNPRI) qui contrôle les fluides et les matières radioactives. Récemment, une série d’incidents chimiques a montré qu’il existe un véritable problème en termes de réglementation et de cadre légal. Une autorité chargée du suivi, de l’évaluation et, si nécessaire, de proposer des sanctions est essentielle. Imaginez ce que le pays pourrait gagner dans les secteurs chimique et biologique », a-t-il commenté. Il prévoit une adoption et un endossement du plan par le gouvernement d’ici février ou mi-mars 2025.
– Focus sur le gaz méthane et les risques biologiques –
Henry-Jacques Bomoi, haut cadre à la Direction d’atténuation des risques et trafic Illicite, s’est penché sur le danger du gaz méthane dans le lac Kivu. « Il y a la présence du gaz méthane associé à des composés de carbone et d’hydrogène, qui représentent un danger grave pour la population en cas d’explosion. Le Rwanda a déjà commencé à exploiter ce gaz de son côté. Il ne reste que la RDC. Il est très crucial de pouvoir exploiter ce gaz afin de sauver des vies. La technologie a évolué, et on peut l’utiliser pour produire de l’électricité », a-t-il dépeint.
De son côté, Seke Vangu a dénoncé la toxicité de certains médicaments contrefaits. Le membre des CoE a appelé à leur éradication et à une mobilisation des acteurs du secteur pharmaceutique pour combattre ce fléau.
– Canaliser les efforts –
Il est nécessaire de canaliser tous les efforts en cours dans le cadre de la lutte contre l’incident, comme a soutenu Serge Inia Aluna, membre de la direction scientifique. « Aucun secteur ne devrait être privilégié par rapport à un autre, mais nous devons agir de manière ponctuelle », martèle-t-il. Bellotty Mundadi a participé à l’élaboration du document. L’expert a laissé entendre que le Plan d’action national de gestion des risques CBRN est essentiel pour prévenir les menaces potentielles (défis sécuritaires, sanitaires et environnementaux).