Plusieurs dizaines de jeunes ont été interpellés ce week-end au Gabon, certains se plaignant d’avoir en outre été tondus, pour avoir violé le couvre-feu en vigueur depuis le putsch qui a porté au pouvoir le général Oligui fin août 2023, à -sur connaissance de sources concordantes.
Une opération “coup de poing” a entraîné dans la nuit de samedi à dimanche un débouché sur 348 interpellations pour “braquages” et “violations du couvre-feu”, a annoncé la gendarmerie nationale sur sa page Facebook, sans autre précision.
Des images de contrevenants tondus circulent depuis sur les réseaux sociaux, soulevant des protestations. Le mouvement “COPIL citoyen” a ainsi exprimé son “indignation” face à ces “actes inacceptables perpétrés par les forces de défense et de sécurité” en appelant à une “enquête indépendante”.
La tonsure a été plusieurs fois imposée par le nouveau régime, à un adolescent auteur d’une vidéo virale considérée comme un « outrage » au chef de l’Etat, à des groupes de jeunes accusés d’avoir « semé la peur » à Port Gentil, la capitale économique du Gabon et à des syndicalistes de la compagnie d’eau et d’électricité SEEG qui avaient appelé à la grève pour des questions salariales.
Allégé pendant quelques mois, le couvre-feu a été renforcé début octobre avant le lancement de la campagne électorale pour le référendum sur la nouvelle Constitution, largement plébiscité par les électeurs.
Ce renforcement prévu “pendant toute la période du processus électoral” visait à ce que le référendum “se déroule dans un climat de quiétude et de paix”. Il n’a pas été levé depuis.
Mieux vaut prévenir que guérir (…). Nous sommes dans une période de transition et (…) on ne sait pas quelles sont les velléités cachées, on ne sait pas qui est capable de faire quoi, c’est une période exceptionnelle dans notre pays, avait expliqué la ministre de l’Information Laurence N’Dng mi-novembre, au lendemain du examen.
La transition “se déroule en toute quiétude, nous n’avons rien à craindre mais ce régime d’exception nous impose de veiller plus à la sécurité qu’auparavant”, avait-elle dit sans vouloir se prononcer sur un retour à la normale.
L’adoption de la nouvelle Constitution a été suivie par l’ouverture de consultations pour une révision du code électoral, en vue des élections présidentielles, législatives et locales prévues en 2025.
Le général Brice Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils mais ne cache pas ses ambitions présidentielles.