L’opposant Jacky Ndala a été condamné mercredi à deux ans et six mois de servitude pénale par le tribunal de paix de Kinshasa/Kinkole. Reconnu coupable de propagation de faux bruits, l’ex-leader des jeunes Ensemble avait été placé sous mandat d’arrêt provisoire depuis le 28 novembre 2024, à la suite de sa plaidoirie.
L’opposant Jacky Ndala, leader du Mouvement de réveil et de prise de conscience (MRPC) @Photo Droits tiers.
Le président du Mouvement de réveil et de prise de conscience (MRPC) avait été, selon ses propres dires, violenté et sodomisé durant sa détention à l’Agence nationale de renseignements (ANR). « En allant vers leur bureau, en cours de chemin, ils ont improvisé un masque pour me l’imposer. Ils m’ont forcé à le mettre. Je n’avais pas de choix. Arrivé là-bas, dans ma cellule, un groupe de personnes est arrivé pour me demander de remettre le masque. J’ai refusé. Je trouvais que c’était suspect. Ils sont repartis et revenus après pour ouvrir la cellule et me brutaliser. Sincèrement, je n’ai pas compris ce qui s’est passé ce jour-là, à ce moment-là, je ne comprenais pas. Le matin, je ne comprenais pas non plus, je ne réalisais pas. Je ne sais pas si j’étais drogué ou hypnotisé. Je me suis réveillé sans comprendre ce qui se passait. J’étais dans un état déplorable, une humiliation incroyable. J’ai laissé mon honneur dans cette cellule. Mais à ma grande surprise, une vidéo montre cette dame se vantant d’être celle qui a commandité cette action », témoignait-il.
De son côté, le parquet prétend avoir suivi les procédures légales, arguant qu’aucune preuve tangible ne corrobore les allégations de l’opposant. Après l’enquête, a-t-on appris du ministère public, ces déclarations ont été jugées non fondées. Suite au verdict rendu public, les proches de l’ex-président de la jeunesse du parti de Katumbi dénoncent une décision politique destinée à museler une voix critique du régime en place.
Par ailleurs, la révélation de ce viol a récemment été relayée sur les réseaux sociaux par Denise Mukendi Dusauchoy, une ancienne candidate à la députation nationale à Kananga (Kasaï central) très active sur la toile. Elle a elle-même écopé de trois ans de servitude pénale. Dans une vidéo choquante, elle s’était bombée le torse d’être à l’origine de l’agression, laquelle se serait déroulée le jour même de l’arrestation de l’ancien journaliste.