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“Tshilejelu et Zéro trou”, Gisaro indexé dans le scandale des 70 millions $

Des parlementaires sont appelés à exiger des comptes au ministre des Infrastructures et Travaux publics, concernant l’utilisation de 70 millions de dollars décaissés entre 2021 et 2023 pour les programmes de réhabilitation urbaine “Tshilejelu” et “Zéro trou”. Selon le rapport publié par le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), Alexis Gisaro devrait éclairer l’opinion sur la gestion de ces fonds, qui ne figurent ni dans les lois de finances, moins encore dans les rapports de reddition pour cette période.

Par Patrick Mputu

Photo Droits tiers @LÉGENDE : Alexis Gisaro, ministre des Infrastructures et Travaux publics. .

publié le 12 novembre 2024 à 06:03:00

Dans la reddition des comptes 2022, seuls quelques projets routiers sont détaillés : les financements de la route Elengesa, du tronçon Mariano-Makala (2,5 millions de dollars) et de la route Yolo Médical-Mombele pour 12 milliards de francs congolais (soit environ 6 millions de dollars pour 2,3 km). L’ONG relève également l’insertion de tronçons inexistants, comme les avenues Tshilombo et Lunionzo dans la commune de Matete, financées respectivement à hauteur de 1,7 million et 1,3 million de dollars. Selon les habitants de la municipalité, “Tshilombo” n’est qu’un arrêt de bus et “Lunionzo” le nom d’un hôpital.

-Un marché attribué à deux entreprises-

La réhabilitation de l’avenue Shaba, longue de 2 km dans la commune de Kasa-Vubu, a été attribuée à deux entreprises différentes : ABC et CREC 7, chacune ayant perçu 1,9 million de dollars pour les travaux. Aussi, CREFDL souligne que l’avenue Malandi (Matete), censée faire partie du projet “Tshilejelu”, se confond avec la boucle Pierre Mulele, relevant pourtant du programme “Zéro trou”. Selon les enquêteurs, ces deux projets auraient dû être combinés pour éviter les doublons et assurer une meilleure gestion des fonds.

– Modernisation de l’avenue Kulumba, des budgets incohérents –

D’autres observations concernent l’avenue Kulumba (Masina-Limete), dont la modernisation est estimée à 51,8 millions de dollars pour 6,8 km. Le marché a été attribué à SAFRIMEX dans le cadre d’un partenariat public-privé. Cependant, en 2020, le même projet avait été proposé pour un coût de 32 millions de dollars à une autre entreprise, révélant un écart de 19,8 millions de dollars entre les deux estimations.

– Zéro trou –

Le projet “Kinshasa Zéro Trou” financé par le Trésor public, a été budgétisé à 32 millions de dollars pour réparer 49 axes de voiries. Divisé en deux phases, il cible d’abord 24 axes, puis les 25 autres artères restantes. La première phase, d’un coût estimé à 15,6 millions USD, devait s’achever en janvier 2022. Toutefois, elle a pris fin en juin 2022 en raison de lenteur dans les décaissements. Le CREFDL a dévoilé que les paiements ont été échelonnés, avec des acomptes de 5,3 millions USD versés en janvier et en avril 2022, tandis que le solde n’a été versé qu’à mi-juin. Le rapport d’exécution budgétaire à fin juin 2022 retrace un décaissement total de 22,3 millions USD, laissant un écart de 7 millions USD non justifié dans la reddition des comptes.

La même source signale que l’étude de faisabilité a révélé des failles importantes. Confiée à l’Office des voiries et drainage (OVD), elle a été réalisée sans l’appui technique de la Direction des ponts et chaussées du ministère des Infrastructures et travaux publics (ITP). Cette absence de coordination a engendré des difficultés dans l’exécution des travaux. Par ailleurs, le projet n’apparaît ni dans les documents de planification du portefeuille, ni dans la loi de finances, moins encore dans l’édit budgétaire de la ville de Kinshasa, ce qui va à l’encontre des principes de commande publique.

-Tshilejelu-

Le programme “Tshilejelu” vise la réhabilitation et la modernisation de la voirie urbaine à Kinshasa et dans l’espace Grand Kasaï. Le CREFDL relève plusieurs irrégularités dans le projet de réhabilitation de 13,21 km de voiries à Kinshasa, piloté par l’OVD en collaboration avec l’entreprise Modern Construction. Sur le plan administratif, une différence inexpliquée de 99 947,43 USD a été constatée entre le coût total mentionné dans le contrat signé le 15 janvier 2021 (18 196 324,07 USD) et celui cité dans une lettre de la Direction générale du contrôle des marchés publics (DGCMP) de décembre 2020 (18 096 376,64 USD). De plus, certaines parties du contrat de prestation de services pour le contrôle des travaux restent floues et incomplètes.

Sur le plan technique, il y a eu absence de documents essentiels tels que les cartes de tracé des routes et les plans d’assainissement. Le projet manque également de devis, de signalisation verticale et horizontale. Par ailleurs, aucune étude hydraulique n’a été menée pour garantir le dimensionnement approprié des caniveaux. Selon l’organisation de la société civile, ces insuffisances risquent de compromettre la qualité et la durabilité des infrastructures.

– Des cahiers de charge non respectés –

Les investigateurs pointent également le manque de contrôle qualité sur les matériaux de construction tout au long des projets. Les ouvrages d’assainissement sont dimensionnés sans études préalables, entraînant la signature de multiples avenants et des dépenses supplémentaires inutiles. Le contrôle et la surveillance des travaux se font sans équipement adéquat, et la réception provisoire des travaux est souvent négligée.

Ainsi, 80 % des voiries réhabilitées ou construites il y a deux ans sont aujourd’hui impraticables malgré les 70 millions de dollars investis. L’éclairage public n’a pas été inclus dans les contrats, les nids de poule ont refait surface, les caniveaux sont bouchés, rendant la circulation difficile à Kinshasa.

Pour cette enquête, CREFDL a analysé de nombreux documents, évalué la cohérence des projets et leur impact socio-économique sur les habitants de Kinshasa. Les enquêteurs ont visité les chantiers pendant six mois, recueillant des données techniques et interviewant 50 experts de l’administration ainsi que 150 bénéficiaires directs des projets. Le constat est malheureux. Encore une fois, le pays a été floué et des millions de dollars engloutis.

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