Sesanga s’insurge contre ce qu’il qualifie de “coup d’État constitutionnel” orchestré par le président Félix Tshisekedi et son entourage. L’opposant antisystème accuse le pouvoir de manipuler l’opinion en diffusant des spots contenant son image, dans le but de donner une légitimité à son projet de changement de la Constitution.
L’opposant Delly Sesanga, leader du parti politique Envol. @ Photo Droits tiers.
Le leader d’Envol a signifié que sa propre initiative de révision constitutionnelle visait autrefois à renforcer les institutions du pays, sans jamais toucher aux articles protégés. “Aujourd’hui, nous nous levons contre ces mensonges masqués qui visent à changer la Constitution,” clame-t-il. Selon lui, le plan du régime est conçu pour affaiblir la stabilité du pays et permettre à Tshisekedi de briguer un troisième mandat, en dépit de l’article 220 de la Constitution qui le lui interdit strictement.
– Tshisekedi, entre confusion, mensonge et absence –
Delly Sesanga n’a pas mâché ses mots envers le chef de l’État, à qu’il reproche d’être confus et de passer plus de temps à l’étranger qu’à suivre les problèmes de la nation. “Il y a une confusion entretenue par le président lui-même, notamment par ses actions à Kisangani, qui visent à faire croire que changer et réviser la Constitution sont une seule et même chose. Tshisekedi et ses partisans essaient de vous faire croire que, parce qu’il était à l’extérieur du pays à ce moment-là, la Constitution aurait été rédigée à l’étranger. Ce n’est pas vrai. Même s’il était hors du pays, la Constitution a été écrite par des Congolais : des constitutionnalistes, des juristes, des députés, des sénateurs, et des groupes politiques. Ce ne sont que des mensonges de leur part […] Je lui recommande de rester un peu plus au pays, de se concentrer sur le Congo, plutôt que de toujours voyager. En voyageant constamment, il perd le fil de ce qui se passe chez nous”, lâche-t-il.
Il est essentiel, dit-il, de rappeler aux citoyens que l’actuelle loi fondamentale a été bâtie par des Congolais et adoptée par référendum, contrairement aux affirmations du président Tshisekedi qui sous-entend qu’elle aurait été imposée par des puissances étrangères. “Le 18 et 19 décembre prochain marquera l’anniversaire de ce référendum”, a-t-il martelé. L’opposant a encouragé le peuple congolais à honorer cet événement historique en se mobilisant pour protéger le texte fondamental, garant de la paix et de la cohésion dans le pays. À cet effet, une nouvelle plateforme nommée « Sursaut national contre le changement de la Constitution et le troisième mandat de Tshisekedi » a été créée. Elle rassemble des leaders de la société civile, de l’opposition, et même de la majorité, pour que chacun puisse se positionner face à cette menace. “Que vous soyez députés, sénateurs ou acteurs de la société civile, ceci vous concerne”, insiste-t-il.
Dans les jours à venir, un calendrier d’activités sera annoncé par cette coalition pour les manifestations pacifiques et démocratiques qu’elle compte organiser. L’ancien candidat à la présidentielle (avant de rallier Katumbi) a laissé entendre que le temps est arrivé pour sauver la démocratie d’une manipulation qui, si elle réussissait, menacerait l’équilibre du pays.