La Première ministre, Judith Suminwa, a réaffirmé cet engagement, le week-end lors d’une rencontre de haut niveau avec la directrice générale adjointe de la FAO, Beth Bechdol, à Goma, capitale du Nord-Kivu. Les deux personnalités ont échangé sur la sécurité alimentaire et la résilience en RDC ainsi que de la collaboration continue entre cette agence des Nations unies et les autorités nationales afin de lutter contre l’insécurité alimentaire et de renforcer la résilience dans le pays.

La rencontre constitue une étape clé de l’itinéraire de six jours de la délégation de haut niveau de la FAO, qui comprend également le directeur des urgences et de la résilience de la FAO, Rein Paulsen, ainsi que l’assistant directeur général et représentant régional
pour l’Afrique, Abebe Haile-Gabriel. La mission est venue renforcer les partenariats et mettre en place les stratégies de la FAO pour répondre aux besoins urgents du pays.

A l’occasion, Beth Bechdol a présenté les dernières mises à jour des efforts de son agence visant à lutter contre l’insécurité alimentaire et à renforcer la résilience des populations les plus vulnérables. Cette réunion a connu également la présence de Grégoire Mutshail Mutomb, ministre d’État à l’Agriculture et sécurité alimentaire, des représentants des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Ce passage des responsables de la FAO au Congo-Kinshasa intervient dans un contexte de faim persistante, largement alimentée par les conflits armés car environ 25 millions de personnes, soit près d’un quart de la population, souffrent de la faim. La dernière analyse de la sécurité alimentaire, publiée en octobre, renseigne qu’environ 25,6 millions de personnes connaîtront des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë Phases 3+ du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) d’ici décembre 2024, dont 3,1 millions en situation d’urgence (IPC Phase 4). La plupart des sites de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, sont classés en IPC Phase 4.

– Renforcer la résilience contre la faim –

Beth Bechdol a souligné, lors des discussions, l’importance pour la FAO, d’apporter une réponse humanitaire globale, incluant le renforcement des activités génératrices de moyens de subsistance dans les sites de PDI pour compléter l’aide alimentaire vitale. En investissant dans les moyens de subsistance agricole, a dit Bechdol, la dépendance à l’aide humanitaire est réduite et la résilience à long terme est soutenue.

Dans le cadre de cette mission, Mme Bechdol a visité le camp de personnes déplacées internes (PDI) de Rusayo 2 à Goma, au Nord-Kivu, où vivent plus de 30 000 personnes déplacées dans des conditions de surpeuplement. Les projets en cours de la FAO pour soutenir les ménages déplacés comprennent la fourniture de kits de micro-jardinage, un appui à l’élevage ainsi que des semences et des outils permettant aux familles de produire leur propre nourriture.

Avec 70 % de la population congolaise dépendant de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour leur subsistance, le secteur agricole est vital. Les programmes de résilience de la FAO en RDC sont mis en œuvre en partenariat avec quelques pays et d’autres organisations des Nations unies et des partenaires de développement, notamment le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), l’Allemagne, la Norvège et la Suède. Ensemble, ils visent à reconstruire les moyens de subsistance des familles vulnérables, en particulier celles affectées par les conflits dans les régions de l’est.