Le président congolais, Félix Tshisekedi et son homologue ougandais, Yoweri Museveni ont réaffirmé, le 30 octobre à Entebbe, leur engagement commun à combattre les ADF, les rebelles ougandais affiliés à l’État islamique. Ils ont convenu de poursuivre l’opération militaire conjointe “Shujaa” lancée en novembre 2021 dans l’est de la RDC pour neutraliser ce groupe terroriste, responsable de violences et de massacres, particulièrement dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Le président de la RDC, Felix Tshisekedi reçu par son homologue de l’Ouganda, Yoweri Museveni à Entebbe @Photo Montage Ouragan.
Il s’agit d’un engagement renouvelé car cette collaboration militaire a déjà permis la libération d’otages et une réduction notable des capacités opérationnelles du groupe armé, même si ce dernier reste un danger constant dans les zones minières de Lubero et Beni. Cependant, une évaluation récente de la campagne a suscité une satisfaction partagée entre les deux dirigeants, qui voient dans cette lutte une étape cruciale pour la stabilité régionale.
Tshisekedi et Museveni ont également échangé sur les tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, alimentées par les avancées du mouvement rebelle M23 dans le Nord-Kivu. Bien que le second ne se soit pas prononcé publiquement sur ce conflit, des rumeurs accusant l’Ouganda de soutenir le M23 ont circulé. Kampala dément, insistant sur l’importance du dialogue. Cependant, aucun commentaire n’a été fait à ce sujet lors de la rencontre, laissant couvrir le voile ce dossier délicat.
– Un partenariat pour le développement –
Au cœur des discussions figuraient notamment la question de l’exploitation pétrolière dans le lac Albert et le développement des infrastructures routières. Le président ougandais a réitéré son engagement à poursuivre des projets de construction des routes Kasindi-Beni-Butembo et Bunagana-Rutshuru-Goma. Les deux voies sont considérées comme vitales pour faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays mais aussi consolider l’intégration de la RDC au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Le chef de l’État congolais a salué cette détermination, tout en rappelant que « tout a été suspendu à cause de l’agression que nous subissons », faisant référence aux tensions régionales.
– Optimisme partagé pour la paix –
À l’issue de cet entretien, les deux personnalités ont exprimé un optimisme mesuré quant aux perspectives de paix. « Je vous remercie également pour les discussions que nous avons eues ces derniers jours, des échanges très enrichissants et prometteurs, qui ont porté essentiellement sur le processus de paix que nous souhaitons pour notre région. Je repars avec l’espoir que ce que nous nous sommes dit se concrétisera, et je compte sur vous, sur votre sagesse, pour que tout cela se réalise », a déclaré Félix Tshisekedi, sur un ton empreint de confiance.
De son côté, Yoweri Museveni, partageant cet enthousiasme, a qualifié les discussions de « très enrichissantes et prometteuses ». D’aucuns estiment que ce rapprochement diplomatique entre la RDC et l’Ouganda pourrait ainsi devenir un pilier de stabilité pour la région, dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et des ambitions pressantes de développement.