Journaliste en danger a publié ce samedi 2 novembre, son rapport annuel sur la liberté de la presse en République démocratique du Congo. Le rapport rendu public dans un contexte sécuritaire marqué par la persistance de la guerre dans l’est du Congo, révèle l’augmentation des hostilités sur les journalistes.
Le rapport de JED révèle que la RDC a enregistré un grand recul sur la liberté de la presse @Photo Droits tiers.
Le Congo-Kinshasa demeurere une mauvaise élève en matière de la liberté d’information et d’expression. Intitulé « Nouvelle loi sur la presse, nouveaux abus contre les journalistes : les nouveaux visages de la censure en Rd Congo », l’étude de JED sur la liberté de la presse en RDC est loin de pousser à l’optimisme. Selon l’organisation, les hostilités dans la partie orientale du pays, depuis l’occupation de plusieurs territoires par des rebelles soutenus par le Rwanda, se sont accompagnées d’une recrudescence des attaques contre la presse.
Pour JED, ces affrontements ont largement exposé les journalistes, pris entre les feux de l’armée et des rebelles, poussant plusieurs d’entre eux à arrêter leurs émissions et à abandonner leurs localités pour se réfugier dans des lieux plus sûrs.
En dépit de la promulgation de la nouvelle loi fixant les modalités d’exercice de la liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en RDC, la situation générale de l’après-États généraux de la presse, tenus en 2022, se caractérise par des tentatives répétées de museler la presse ou d’imposer une ligne de conduite aux organes de presse, et de réduire au silence les voix discordantes, déplore le JED.
– Le CSAC pointé du doigt –
D’après Journaliste en danger, les décisions prises par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, d’interdire aux médias de diffuser les informations en rapport avec la rébellion dans l’est, de ne plus diffuser les débats ou émissions à téléphones ouverts à propos des opérations militaires ou même d’interviewer les forces négatives, constituent des actes de censure qui violent les droits garantis par la Constitution.
Le papport relève également plusieurs cas entravant la liberté de l’information et le travail des journalistes. Il s’agit notamment des tentatives de contrôle politique sur les médias ou d’assujettissement de l’information à des fins privées.
L’organisation prévient que la situation sécuritaire fragile, en raison des conflits armés persistants dans les provinces de l’Ituri et Nord-Kivu, ne doit pas servir de prétexte aux autorités pour obstruer le travail normal de la presse et imposer un régime de censure sur les médias.
Par ailleurs, JED qui milite pour les droits de journalistes, recommande au gouvernement de lever toutes les mesures et décisions visant à restreindre la couverture médiatique de l’agression rwandaise, de respecter ses engagements nationaux et internationaux en matière des droits de l’homme et au respect des fondamentaux d’un Etat de droit mais surtout de poursuivre devant la justice tous ceux qui se livrent à des agressions, menaces et détentions arbitraires des journalistes.