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Kinshasa toujours embouteillée

Depuis l’adoption d’un nouveau schéma de circulation à sens unique, Kinshasa est submergée par des embouteillages monstres. Les voies de circulation sont constamment saturées et aggravent la situation dans les transports en commun. Le niveau d’encombrement dans la capitale a atteint son pic.

Par Rich Ntumba

Kinshasa suffoque avec des embouteillages monstres @Photo Droits tiers.

publié le 15 novembre 2024 à 05:26:00

« C’est une horreur à Kinshasa ». Les critiques pleuvent sur la circulation à sens unique. Klaxons, gyrophares interminables et maelstrom de sifflets d’agents de police mobilisés sur les grandes avenues telles que Lumumba, Nguma, Mondjiba, Tourisme, Météo, Les Écuries…, les conducteurs craquent et regrettent une mesure stérile de circulation à sens unique, selon des plages horaires précises, aggravant pourtant le problème.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’aggrave au regard de nombreux habitants qui s’installent chaque année dans la capitale. Embouteillages partout, impraticabilité des routes, des ordures et déchets plastiques sur l’ensemble de la ville. Irrespirable ! Toujours des visites, des réunions et des mesures stériles. Pourtant, tout était lisible et prévisible. La solution passe par la réhabilitation et la construction des routes, ralle Patrick Bituli, le conducteur d’un taxi bus.

L’initiative expérimentale portée par le vice-Premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, visant à fluidifier le trafic et surtout à combattre les embouteillages chroniques, plonge les Kinois dans d’interminables bouchons. « Il faut virer la personne à l’origine de cette idée. Elle a induit tout le monde en erreur », exige Billy Kambale, le secrétaire général de l’UNC.

Je n’ai jamais vu cela dans un autre pays. Vous ne pouvez pas être incapables de faire respecter le code de la route normalement, en inventer un autre, et croire que vous parviendrez à le faire respecter. Les moyens déployés pour imposer cette histoire de sens unique auraient été bien plus efficaces pour le sens normal, qui ne demandait qu’un peu de rigueur. L’État ne réfléchit plus sérieusement, et les décisions y sont appliquées comme dans une cour de récréation. Bon Dieu, qui va mettre fin à cela !, s’indigne Benjamin Litsani sur X.

– Fayulu dénonce l’incompétence –

L’opposant Martin Fayulu s’agace. Sur X, le leader de Lamuka a dénoncé “une équipe d’incompétents et prédateurs qui n’ont pas de solution aux problèmes de la population”. Le double candidat aux élections présidentielles de 2018 et 2023 appelle la population à une prise de conscience dans le choix de ses dirigeants.

Est-ce que ceux qui dirigent la RDC mesurent vraiment le coût des embouteillages à Kinshasa et sur la route de Matadi ? Comment expliquer que pour une distance de 20 km, on prend plus de 3 heures en voiture ? Quelle productivité reste-t-il à un Kinois ? La Constitution empêche-t-elle de résoudre ce problème ? La vérité : une équipe d’incompétents et de prédateurs. Peuple congolais, réveille-toi ! La solution : désigner des dirigeants compétents. Ils résoudront les embouteillages en réhabilitant les artères de Kinshasa, en asphaltant davantage d’avenues, en installant des feux de circulation aux grands carrefours, en procédant au curage des caniveaux, en disciplinant les automobilistes et surtout en élaborant un plan d’aménagement urbain complet, rappelle le président de l’Ecidé.

Déjà championne du phénomène « Kuluna », la capitale est aujourd’hui la reine incontestée des bouchons. Cette situation rend plus difficile les déplacements des habitants dans les transports en commun. Plusieurs automobilistes ne s’aventurent plus à rouler sur les artères concernées par la nouvelle mesure à la base de beaucoup de critiques.

Si pour nombreux usagers, la décision s’est soldée par un échec patent, cela n’est pas le cas pour le ministre des Transports, les autorités de la ville et d’autres services étatiques du secteur de transport, qui, lors d’une réunion d’évaluation, ont jugé encourageants les résultats issus de ce schéma.

Depuis le 29 octobre, plusieurs artères alternent entre sens unique et circulation normale, selon des plages horaires précises : de 5h à 10h et de 15h à 21h. En dehors de ces créneaux, le trafic redevient bidirectionnel. Selon le directeur technique de la Commission nationale de prévention routière (CNPR), l’objectif est de réguler le trafic aux heures de pointe en instaurant un sens unique temporaire sur des axes stratégiques. Le boulevard Mondjiba, par exemple, voit une 4e bande récupérée pour le sens unique afin de désengorger la circulation matinale.

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