Le conseil de l’opposant Seth Kikuni, a annoncé son intention d’interjeter appel après la condamnation le mercredi 27 novembre, de son client à un an de prison ferme. Le condamné a été reconnu coupable d’incitation à la désobéissance civile et de propagation de faux bruits par le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe. « Je viens d’apprendre la condamnation à une année de prison de mon client. Sous réserve de sa diligence, je me réserve le droit d’interjeter appel », a indiqué maître Laurent Onyemba sur X.
L’opposant Seth Kikuni, leader du parti politique Piste pour l’émergence condamné à un an de prison pour incitation à la désobéissance civique et propagation de faux bruits @Photo Droits tiers.
Le prononcé est rejeté aussi par le parti Piste pour l’émergence (PISTE) de l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 et celle de 2023 (avant de rallier Katumbi). Dans un communiqué jeudi 28 novembre, les partisans de Kikuni ont qualifié ce procès de « politique ». D’où, ont-ils fait savoir, que le jugement qui en découle, n’est que le fruit d’une « farce judiciaire » visant à museler une voix critique de la gouvernance du pouvoir Tshisekedi.
« Monsieur Seth Kikuni Masudi demeure innocent, en fait comme en droit. Il est victime d’un odieux procès politique et de l’arbitraire du pouvoir en place », peut-on lire dans l’adresse. Le parti de l’opposition accuse également l’Agence nationale de renseignements (ANR) d’avoir donné des injonctions au procureur général pour infliger à son leader une peine exemplaire, dans le but de le faire taire.
– Des accusations sans preuves –
Les soutiens de l’opposant affirment que le procureur n’a pas réussi à apporter des preuves concrètes justifiant les charges retenues contre leur chef de file. Voilà pourquoi, ils exigent la libération immédiate de leur mentor. « Tout au long de la parodie du procès, le ministère public s’est trouvé dans l’incapacité d’apporter la moindre preuve susceptible d’asseoir la matérialité de ses fausses accusations », souligne le communiqué.
Le parti de Kikuni appelle les acteurs sociopolitiques et la communauté internationale à dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte grave à la liberté d’expression en République démocratique du Congo.
– Kikuni imperturbable –
Au cours du procès, Kikuni avait défendu ses propos tenus en août dernier à Lubumbashi. Il s’était inscrit en faux contre les accusations portées contre lui en soutenant que ses propos avaient été sortis de leur contexte. Dans la capitale cuprifère, le leader du parti Piste pour l’émergence avait employé le terme « grands Katangais », ayant suscité la controverse. Ainsi, devant le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe, il a défendu la portée de ses mots. L’opposant a soutenu que le terme visait à désigner « l’espace Grand Katanga » et non un groupe ethnique spécifique.
L’arrestation brutale, lundi 2 septembre, de Seth Kikuni par les agents de l’ANR avait suscité une vive indignation au sein du Cadre de concertation des forces politiques et sociales. Après un échange tendu, ils avaient recouru à la force pour contraindre Seth Kikuni à les suivre.