Rentabilité garantie. Le prix du zinc oscillait autour de 3102 dollars la tonne, soit une hausse de 25,9% sur une année, quand, le dimanche 17 novembre 2024, Félix Tshisekedi, a inauguré, à la suite d’un bain de foule mémorable, à Kipushi, 30 km de Lubumbashi, la nouvelle usine de la compagnie minière KICO – Kipushi Holding-, une joint-venture entre la Gécamines SA et Ivanhoe Mines, pour l’exploitation du zinc.
Par Jeanric Umande
Le président Félix Tshisekedi inaugure la nouvelle usine de KICO, relancant la production de la grande mine de Kipushi à l’arrêt depuis 30 ans @Photo Droits tiers.
publié le 19 novembre 2024 à 06:02:00
Selon des experts, la mine de Kipushi renferme zinc, cuivre, germanium, argent et plomb d’une forte teneur, la plus élevée au monde. Depuis 1924, cette mine est unique par son caractère métabolique, a fait comprendre Guy-Robert Lukama Kunzi, le PCA de la Gécamines lors de son adresse devant le président de la République. « La relance de la mine de Kipushi est une fierté pour l’ensemble des salariés de la Gécamines, les communautés locales de la ville de Kipushi, de la province du Haut-Katanga ainsi que de notre pays dans son ensemble. La reprise des opérations d’une mine aussi emblématique que Kipushi, après 30 ans d’inactivité, est un signal fort de la volonté et l’engagement de la Gécamines et de son partenaire Ivanhoe Mines, de contribuer au développement économique de la RDC, conformément à la vision esquissée par le président Félix Tshisekedi ».
Dans sa projection, il estime que le développement réussi de Kipushi créera la prospérité à plusieurs niveaux. « Nous créerons des emplois locaux et développerons l’économie locale, et nous renforcerons structurellement la Gécamines et la République démocratique du Congo, en les plaçant sur la scène mondiale pour la production de ressources stratégiques minérales ».
“Même à l’arrêt, cette mine a été toujours utile”, a-t-il renchéri. Et de poursuivre, “vers les années 1990, son cœur s’est arrêté de battre. Aujourd’hui, il revient en vie pour le bien de la population de Kipushi et de l’ensemble du pays. Cette résurrection traduit notre nouveau paradigme car Ivanhoe a accepté de se plier aux nouvelles règles de la Gécamines. Un partenariat mieux équilibré, un partenariat voulu et non subi. Cette vision, c’est la vôtre Mr le président car elle garantit un partenariat gagnant -gagnant”.
La construction du nouveau concentrateur de KICO 800 000 tonnes par an, a été achevée en mai 2024. Et le premier concentré a été produit en juin 2024. Le concentrateur inclut la séparation en milieux denses (DMS) et un circuit de broyage et de flottation et devrait produire plus de 278 000 tonnes de zinc dans les concentrés au cours des cinq premières années de production. Le taux de récupération conforme à la conception attendue est de 96 %, avec une teneur en concentré moyennant 55 % de zinc contenu.
La patronne d’Ivanhoe, Marna Cloete a vivement salué la venue du chef de l’État sur le site minier, avant de rappeler qu’en 2011, Ivanhoe a pris sa participation. “N’eut-été ce partenariat avec la Gécamines, nous ne serions pas réunis ici pour célébrer cet événement”. Et la numéro un d’Ivanhoe de rassurer le chef de l’État, “Nous envisageons de faire encore beaucoup plus de projets pour ce pays”. Notre slogan est de “faire de la mine, notre vocation”.
Heureux, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a parlé d’un moment historique. Après plus de 30 ans de fermeture, les mines de Kipushi, au cœur du Haut-Katanga, renaissent avec l’inauguration de leur usine modernisée. Ce projet ambitieux, mené par Ivanhoe Mines et la Gécamines, et soutenu par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, positionne cette mine légendaire au centre de l’industrie mondiale du zinc. Mais Kipushi, soutient-il, c’est bien plus qu’un simple projet minier : c’est une promesse de renouveau économique pour la région, de création d’emplois et de développement durable.
Kipushi Holding accroît les capacités d’exportation minière de la RDC. “Après le cuivre et le germanium, le zinc arrive. Nous écrivons ainsi une nouvelle page de notre développement. C’est une vision qui aspire à l’action pour que le secteur minier soit la locomotive de développement de notre pays”, a-t-il conclu.
Avec verve, comme à ses habitudes, le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa note que le PPP minier ouvre “une nouvelle page d’industrialisation de notre pays. Vous faites revivre une ville qui a connu un temps d’arrêt depuis 30 ans. Vous faites de la RDC, le premier pays producteur du zinc en Afrique”. Selon le ministre du Portefeuille, ce partenariat permettra à la Gécamines de réhausser son niveau de contribution au budget de l’État de 32 à 80%, comme naguère du temps de sa splendeur dans les années 70-80. Le projet est un atout essentiel dans l’accompagnement des six piliers, socle du second programme quinquennal du président Tshisekedi. “J’y veillerai personnellement”, a promis le patron des entreprises et établissements publics. Puis cette marque de reconnaissance à Félix Tshisekedi, par le grand notable de la région, le grand chef coutumier Kaponda, “nous savons que vous êtes trop pris mais vous avez pris le temps de venir ici chez nous, pour débloquer la situation. Nous vous remercions parce que la population de Kipushi aura du travail à travers la sous-traitance”.
– Kipushi, le nouvel eldorado –
Kipushi est une richesse minérale extraordinaire, détenant non seulement le gisement de zinc le plus riche au monde, mais également des quantités importantes de cuivre, plomb, argent, germanium et gallium. Avec une production mensuelle de 45 000 tonnes de Zinc, Kipushi Holding atteint 540 000 tonnes l’an et entend augmenter sa production d’ici au premier trimestre 2025. La compagnie minière œuvre dans le secteur de l’éducation. Elle octroie depuis 6 ans des bourses d’études aux élèves de Kipushi pour une enveloppe globale de 100 000 dollars américains.
Il y a beaucoup d’autres actions sociales à mettre sur le compte de KICO, notamment l’adduction d’eau potable gratuite, des activités agro-alimentaires avec la pisciculture – 105 étangs, l’aménagement d’un poulailler qui produit 2 500 œufs par jour et le système d’irrigation automatique pour la production de maïs, tomates, oignons et choux.
Comme annoncé le 14 février 2022, la Gécamines, Kipushi Holding et Kipushi Corporation (KICO) ont signé un accord pour remettre la mine de Kipushi en production commerciale. L’accord est désormais pleinement exécuté. Les conditions restent inchangées par rapport à la transaction initiale. A l’issue des conditions suspensives de l’accord complet, Kipushi Holding, filiale à 100% d’Ivanhoe Mines, transfère à la Gécamines 6% supplémentaires du capital et des droits de vote de KICO. En conséquence, la participation de la Gécamines dans Kipushi Holding passe de 32 % à 38 %.
À compter du 25 janvier 2027, les 5 % supplémentaires du capital social et des droits de vote de KICO seront transférés de Kipushi Holding à la Gécamines, portant ainsi la participation de la Gécamines à 43 %. En clair, Kipushi Holding conserverait sa participation de 57 % dans KICO dans le cas où une partie du capital social de KICO serait transférée à l’État congolais ou à tout tiers, conformément à une disposition légale ou réglementaire applicable. Par conséquent, la Gécamines transférerait toutes les actions KICO nécessaires. Pendant toute la durée d’exploitation du Big Zinc, estimée à 12 ans, la Gécamines aura la possibilité d’acheter et de traiter localement le concentré produit par KICO.
Ici, c’est Paris. Voilà comment les Ndalois, habitants toujours stylés de la commune de Bandalungwa, 6,82 Km2, plus d’un demi-million d’âmes, aiment à désigner cette municipalité du centre de Kinshasa, qui célèbre ses 69 ans d’existence. Pour la circonstance, la figure de proue de la commune, et par ricochet de tout le district de la Funa, le ministre de la Communication & médias, et porte-parole du gouvernement national, Patrick Muyaya Katembwe a lancé officiellement les activités commémoratives, le jeudi 5 décembre 2024, dans la Salle polyvalente de la paroisse catholique Saint Michel.
Le paysage médiatique du Grand Katanga subit une profonde mutation, marquée par la domination croissante d’Internet en 2024. Selon une étude du cabinet d’études de marché et des sondages d’opinion, Target sarl, publiée le 3 décembre, 45 % des habitants de la région déclarent utiliser Internet comme principal canal médiatique. Ce chiffre confirme une adoption massive des technologies numériques, reléguant progressivement les médias traditionnels à un rôle secondaire.