Encore un coup d’éclat signé Augustin Kabuya. Le chef du parti présidentiel continue de marquer les esprits par ses hérésies, sa fourberie, son goût de mise en scène et de provocation. Coutumier des sorties médiatiques hasardeuses et des controverses, l’élu de Mont-Amba a une fois de plus étonné. L’ex-bras droit de Kabund s’est planté encore le pied dans le tapis.
Augustin Kabuya accuse le dirigeant rwandais, Paul Kagame d’être derrière le désordre au sein de l’Udps. @Photo montage Ouragan.
Jusqu’où ira Kabuya ? L’homme est-il parfois fier de son action politique ? Son dernier courroux s’est porté sur le Rwanda qu’il impute l’imbroglio au sein du parti présidentiel. Lors d’une prise de parole au siège de l’Udps à Kinshasa, Augustin Kabuya a accusé le président rwandais, Paul Kagame de semer le désordre à l’Union pour la démocratie et le progrès social.
– Crise persistante, affrontements, accusations… –
Au cours de ces cinq dernières années, l’Udps aura donc montré le pire d’elle-même. Alors que la guerre du leadership a atteint son paroxysme avec la destitution de Kabuya par la Convention démocratique du parti, le secrétaire général contesté multiplie des attaques et cherche des boucs émissaires ailleurs pour justifier sa mauvaise gestion. Et cette fois-ci, c’est Kigali qui est pointé du doigt.
Pour le successeur de Jean-Marc Kabund, il n’y a pas de doute, c’est le Rwanda qui est derrière le désordre et trouble au sein du parti présidentiel. Selon lui, Paul Kagame n’aime pas la paix. Le despote veut à tout prix voir Félix Tshisekedi quitter le pouvoir. « Le Rwanda est derrière le désordre que vous voyez dans le parti. Kagame ne dort pas. Il veut à tout prix voir Félix Tshisekedi quitter le pouvoir et que lui reste, ça ne se fera jamais », a harangué Kabuya devant les militants à la 10e rue.
– Les propos de Kabuya critiqués –
Les réactions à la déclaration de Kabuya n’ont pas tardé. Ses propos ont provoqué une avalanche de critiques. De nombreuses personnes estiment que Kabuya pense être dans une pièce de théâtre où il joue aux amusements.
Vous nous demandez de défendre notre pays face à l’agression qu’il subit, de pointer l’ennemi du doigt et de dénoncer ses agissements, alors même que la communauté internationale, aveugle ou indifférente, détourne le regard des actes du Rwanda en RDC. Mais voilà qu’un haut dirigeant, plutôt que de soutenir cette cause sacrée, se joue de notre lutte. Il prend nos arguments comme de simples prétextes, les détourne pour justifier ses propres échecs politiques, s’amusant à saper la ferveur de tout un peuple. Ce même homme, pourtant, a conduit Félix Tshisekedi à prendre des décisions qui ont plongé notre nation dans des tourments politiques, comme en témoigne l’état actuel de notre capitale. Et Dieu seul sait par quel mystère il conserve toujours sa place, épargné par des lois qui semblent ne s’appliquer qu’aux autres. Car, autour de ce régime, d’autres sont écartés pour bien moins, certains sont bannis pour un simple mot, s’égosille sur X, un Congolais dépité par les ratés de Kabuya. D’autres sont traqués, leurs médias réduits au silence, leurs voix enfermées derrière les barreaux. Mais lui, qui cause tant de tort à Fatshi, continue sa route sans entraves. Est-ce là une forme d’auto-sabotage ? Ou feint-on de ne rien voir ? , s’est offusqué le journaliste Litsani Choukran sur X.
– L’Udps toujours en crise –
Le parti présidentiel continue de sombrer dans la crise. Malgré la médiation de Marthe Kasalu, l’épouse de feu Etienne Tshisekedi, le parti historique n’arrive toujours pas à se redresser. Le bras de fer opposant le secrétaire général contesté et celui proclamé par les frondeurs a franchi un nouveau cap. Interpellé, Bizibu Balola, le SG désigné par les dissidents de la Convention démocratique du parti (CDP), entend déloger Kabuya et prendre le contrôle du siège du parti.
– Les esprits toujours chauffés à blanc –
Aux prises de bec permanentes, les réseaux sociaux, avec leur manip, enflamment davantage la situation. Il ne se passe pas trente minutes sans voir une nouvelle vidéo des outrances de langage, des invectives de tel groupe, tel cadre, telle autre structure du parti … Finalement, la jungle s’installe au sommet du parti présidentiel. Dans cette cour du roi pétaud, aucun recadrage n’est venu d’en haut. Une observation qui avaliserait la thèse selon laquelle les divisions enchantent le chef, seul au-dessus de la mêlée et auquel toutes les factions rivales se réfèrent.