Le ministre de Communication & médias, Patrick Muyaya Katembwe, entreprend, courant 2025, le déploiement de la Télévision numérique terrestre (TNT) dans les différentes provinces afin, non seulement de permettre aux Congolais vivant dans l’arrière-pays, d’avoir un accès libre à l’audiovisuel mais également, dans l’optique d’accroître les recettes liées au droit préalable d’exploitation payé par les acteurs évoluant dans le secteur de l’audiovisuel, lit-on dans la loi des finances 2025.
La régie d’une télévision congolaise passée de l’analogie à la TNT @Photo Droits tiers.
Cinquante-quatre villes serviront d’abord de sites pilotes. Patrick Muyaya va devoir promulguer l’arrêté portant admission à l’exploitation de la TNT. Le ministre de tutelle va également procéder à la mise en place d’une commission de contrôle de conformité afin de déconnecter toutes les chaînes non en règle.
– Des médias des politiciens et pasteurs mis à l’index –
Et Muyaya usera donc de la rigueur, de la coercition s’il le faut, “à l’égard de la plupart des chaînes de télévision et de radio communautaires appartenant aux politiciens et responsables des confessions religieuses qui ne s’acquittent toujours pas de leurs obligations”, avertit la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD) qui encadre notamment les recettes du secteur de la communication & médias.
Le membre du gouvernement Suminwa ambitionne de réglementer et apporter simultanément des recettes du secteur au Trésor. Pour l’exercice 2025, les assignations de la Communication & médias s’élèvent à 3 515 431 998 FC soit près de 1,2 million de dollars, au taux budgétaire de 2954,4 FC/$US. Pour ce faire, le secrétariat général de la Communication & médias va procéder, dans un meilleur délai, à l’élaboration d’un répertoire exhaustif des assujettis dans l’espoir que le gouvernement respecte son engagement à doter la gestionnaire du secteur des équipements de monitoring pour notamment un bon suivi de la taxe relative à la publicité dans la presse.
En compagnie de la DGRAD, il sera organisé des missions de contrôle de conformité auprès des éditeurs des programmes. Dans le budget des dépenses du secteur de la Communication & médias, environ 11,9 milliards de FC soit 4 025 881,56 $US sont, en effet, prévus non seulement pour l’achat des équipements spécifiques pour le bureau monitoring, des équipements pour la poursuite de la migration TNT à travers toutes les provinces mais aussi pour l’acquisition des matériels roulants, l’informatisation et la mise en réseau du secrétariat général ainsi que la construction des bâtiments pour les divisions provinciales.
Patrick Muyaya tient également à revêtir la vieille tour de la RTNC, siège la radio et télévision publiques, d’une robe plus reluisante. Il a, en effet, inscrit la modernisation de l’imposante tour de Lingwala dans le budget des investissements sur ressources propres de son cabinet. Côté soft, la RTNC a bénéficié en 2023 et courant 2024, de divers équipements.
Bien plus, Muyaya s’emploie à propulser ce média public dans la sphère de nouvelles dimensions de High tech à travers le partenariat en gestation avec Startimes. Les récents entretiens entre le ministre des Médias et le patron de la firme chinoise, Pang Xinxing, devraient accoucher d’un partenariat public-privé (PPP) dont la RTNC sera la principale bénéficiaire. Muyaya et Xinxing ont posé les jalons de la migration de l’analogie au numérique sur toute l’étendue du territoire national. À propos, le chairman de Startimes s’est dit fort impressionné par les efforts déployés en un temps record par le jeune et brillant ministre pour moderniser la RTNC. Avec, le Réseau national de télécommunications par satellite (RENATELSAT), l’Agence congolaise de presse (ACP), le Comité national de migration de la TNT (CNM/TNT) qui comprend des experts de 12 ministères (dont Justice, Plan, Défense Finances, Budget) ainsi que la RTNC, auront également droit à une bagatelle somme de 2,5 milliards à titre d’appuis et de fonctionnement.
Par ailleurs, les crédits de rémunérations pour la RTNC et les deux autres entités étatiques, ACP et RENATELSAT s’élèvent à 98 838 760 872 FC, soit près de 35 millions $US, contre 88 089 457 521 FC prévus dans le budget rectificatif 2024. L’application des grilles barémiques convenues avec la mouvance syndicale est donc garantie. Certes, il est de leur droit de revendiquer, mais agents et cadres de la RTNC qui ont été à la primature puis à l’Assemblée nationale pour exiger une révision à la hausse de leurs traitements, auraient pu aisément avoir une suite favorable auprès de la tutelle d’autant plus que Vital Kamerhe les a appelés à la patience en attendant la mise en œuvre du nouveau barème au cours de l’exercice budgétaire 2025. Dans l’entre-temps, Patrick Muyaya Katembwe se déploie pour trouver des solutions adéquates.