Ici, les élèves ne se contentent pas de recevoir des savoirs classiques. Ils apprennent à protéger la planète, à comprendre les enjeux du réchauffement climatique, à respecter la nature et à proposer des solutions pour un avenir plus durable. Un modèle éducatif qui s’inscrit dans une démarche de transformation sociale et environnementale, initiée par le professeur Léonard Kabeya Mukeba.

L’initiative d’Eco-School 1 n’est pas le fruit du hasard. Elle découle d’une vision claire et d’un engagement fort du professeur Léonard Kabeya Mukeba, président de l’ASEAD et professeur des universités. Passionné par les défis de l’éducation et de l’écologie en Afrique, l’enseignant a voulu créer une école où les enfants seraient formés à des valeurs fondamentales pour l’avenir : la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.

En notre qualité d’enseignant, nous avons étudié depuis l’école primaire jusqu’à l’université, certains enseignements qui n’étaient pas adaptés aux problèmes réels de notre communauté. Il faut qu’on enseigne aux enfants à protéger la nature, à lutter contre le réchauffement climatique et cela doit commencer par l’école de base, explique-t-il au micro d’Ouragan, soulignant l’importance d’un enseignement qui répond aux défis du monde moderne.

Cette école a ainsi été pensée pour répondre aux besoins et aux réalités du terrain. “Elle est gratuite et accessible à tous les enfants du quartier mais offre surtout une opportunité précieuse à une population souvent laissée-pour-compte”, a-t-il martelé.

– Un enseignement au service de la nature et des générations futures –

L’Eco-School 1, qui a ouvert ses portes depuis septembre dernier, (sa première promotion 2024-2025), ne ressemble pas aux écoles traditionnelles. Trois classes sont actuellement en activité : la première, la deuxième et la troisième primaire. Chaque journée est une immersion dans un environnement où la nature et l’écologie ne sont pas des matières à part entière, mais bien une philosophie de vie.

Les élèves apprennent à respecter leur environnement à travers les enseignements, que ce soit en mathématiques, en sciences, en histoire ou en éducation civique et morale. Dès leur plus jeune âge, ils sont sensibilisés aux enjeux environnementaux et sociaux qui façonnent le monde. Et au-delà des leçons théoriques, chaque élève a un rôle concret à jouer.

Les professeurs nous enseignent bien, nous étudions gratuitement. Nous ne sommes peut-être pas dans une super école, mais nous sommes fiers d’être à Eco-School parce que nous contribuons à la protection de l’environnement. L’enseignant a dit que c’était le devoir de chaque humain. Je suis fière de faire ma part, témoigne Gracia, élève en troisième primaire, de son expérience à Eco-School 1.

Les élèves sont aussi invités à participer activement à la plantation d’arbres. Plus de 100 arbres ont déjà été mis en terre par les enfants et les enseignants. Chaque arbre porte le nom de l’un des élèves, un geste symbolique qui lie l’enfant à la nature, et lui apprend à prendre soin de son environnement comme il prendrait soin d’un être vivant.

– Une école qui dépasse les murs de la classe –

Dans cette école, l’enseignement ne se limite pas aux salles de classe. Il s’étend à la cour de récréation, aux pratiques quotidiennes des élèves et des enseignants. Un exemple frappant de cet engagement écologique est la règle simple mais plutôt essentielle : on ne jette pas les ordures par terre. Les élèves apprennent à respecter l’environnement à chaque geste posé, comme le souligne Hervé, un autre élève de l’école. “Ce qui nous démarque d’autres écoles ici, c’est la mentalité que nous avons. Ici, on ne peut pas jeter des ordures par terre, on peut marcher pieds nus dans la cour de l’école. On plante des arbres et ils portent nos noms. Je pense que c’est ça notre différence avec les autres”. Et d’ajouter qu’il est question de bâtir une mentalité nouvelle, celle d’une jeunesse qui ne se contente pas de consommer la nature, mais qui la respecte et la préserve.

– Les défis d’un projet ambitieux –

Malgré l’enthousiasme et les résultats positifs, Eco-School 1 fait face à des défis matériels. Le principal obstacle reste l’infrastructure. Le manque de bancs pour accueillir plus d’élèves, malgré des salles de classe spacieuses, est un problème récurrent. Joël Banza, enseignant à l’école, le mentionne clairement.

Ici, les enfants ne paient rien, il n’y a pas de corruption. Nous sommes bien payés par la hiérarchie. Mais les seules difficultés sont les infrastructures. Il n’y a pas assez de bancs pour accueillir plus d’élèves alors que nous avons de grandes salles de classe.

Cependant, l’engagement des enseignants et des élèves reste intact. Et l’école parvient à surmonter ces obstacles grâce à la détermination de toute la communauté éducative.

– Une vision pour l’avenir, éduquer pour transformer –

L’objectif d’Eco-School 1 est clair. Éduquer gratuitement les enfants, tout en les préparant à un avenir où la protection de l’environnement et la prise de conscience des défis mondiaux seront des priorités. “Notre but est d’enseigner gratuitement les enfants, un enseignement adapté à leur milieu de vie. Que les enfants arrêtent d’apprendre que Diego Cão a découvert l’embouchure du Congo. Ça n’aide en rien à leur culture générale. Ils doivent apprendre à garder leur environnement propre, à améliorer les conditions de vie sur la planète, à discuter des défis mondiaux, à proposer des solutions et à contribuer activement au bien-être de l’Humanité”, a fait savoir le promoteur de l’école.

En cette époque où les crises écologiques et éducatives se multiplient à l’échelle mondiale, Eco-School 1 incarne un modèle d’espoir. Ce projet innovant va au-delà de l’enseignement académique. Il forge une nouvelle génération d’enfants conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de la planète, et engagés dans la construction d’un avenir plus durable et plus pacifique.