“C’est urgent. Il faut stopper cette situation avant qu’elle ne gagne du terrain en Ituri. Le travail à Beni est positif, mais repousser les terroristes plus loin pourrait causer plus de dégâts. La délégation sera menée par le député Lambert Mende Omalanga”, a déclaré Kamerhe, réagissant à une motion d’un député de l’Ituri sur l’activisme des ADF.

Les troupes ougandaises et l’armée congolaise mènent des opérations contre les islamistes ADF à Beni, Lubero, Irumu et Mambasa. “Nous devons avoir une discussion sincère avec nos homologues ougandais. Soit ils sont pour la paix, soit ils créent de nouvelles tensions. Nous ne voulons pas être dupes dans cette opération dite : de paix (Ndlr : Opération Shujaa). Nous devons clarifier cela”, a-t-il martelé.
A en croire le chef de l’institution, pacifier Beni sans sécuriser l’Ituri ne résoudrait pas le problème. “Beni et Irumu sont liés. Le Congo est uni, il fonctionne comme un tout. Si un territoire souffre, c’est tout le pays qui en subit les conséquences”, a-t-il expliqué. En octobre, les forces congolaises (FARDC) et ougandaises (UPDF) ont prolongé leurs opérations contre les ADF dans le Nord-Kivu et l’Ituri. La décision a été prise à Kinshasa après deux jours d’évaluation de leurs activités, débutées en novembre 2021 dans l’est de la RDC.

Malgré cette alliance, des soupçons persistent quant à l’implication de l’Ouganda avec les rebelles du M23, soutenus par Kigali. Un rapport de l’ONU évoque même un soutien de l’armée ougandaise aux insurgés du M23. Les autorités de Kampala nient ces accusations, tandis que Kinshasa continue ses investigations en adoptant une position prudente. Récemment, le président Félix Tshisekedi a rencontré Yoweri Museveni en terre ougandaise. Les discussions portaient sur la coopération bilatérale et Tshisekedi s’est dit satisfait des échanges.