« Le Citoyen » revient à la charge face au silence inexpliqué de la Chambre basse du Parlement. Le coordonnateur de cette Asbl, Jean-Bedel Iyoka Otangela-N’Kumu, professeur à la faculté des Sciences politiques à l’université de Kinshasa, a saisi, pour la deuxième fois, le bureau de l’Assemblée nationale en rappel du courrier déposé 12 mois avant, sur la démarche pétitionnaire de son organisation, consistant à collecter les engagements de citoyens en faveur du changement de la Constitution.
Jean-Bedel Iyoka Otangela-N’Kumu, professeur à la faculté des Sciences politiques de l’université de Kinshasa et coordonnateur de l’Asbl : « Le Citoyen » devant l’hémicycle @Photo Ouragan.
Il y a de cela une année qu’une pétition pour le changement constitutionnel avait été déposée à l’Assemblée nationale. L’action menée par le mouvement « Le Citoyen », a récolté plus de 100 000 signatures à travers le pays et s’inscrit dans la dynamique de l’institution d’une nouvelle Constitution, plus adaptée aux besoins de paix et de sécurité, de consolidation de l’unité nationale, de préservation de l’intégrité territoriale et de développement économique et social du pays.
Nous portons le besoin du changement de la Constitution du 18 février 2006 qui est devenue totalement inopérante, mais également par rapport à la réalité sociale et politique du pays, elle a piétiné ses dispositions substantielles. Le changement Oui, par rapport à la question du régime politique, la question de la forme de l’État. Mais également dans le cadre notre Constitution actuelle, l’ensemble des dispositions qui ont été déverrouillées par l’article 220. Il y a aussi une série de dispositions substantielles concernant les mécanismes d’autonomisation des provinces afin de garantir l’efficience des mécanismes de processus du développement économique et social du pays en partant de la base, argumente le politologue.
Estimant que la Constitution du 26 février 2006 a révélé des faiblesses substantielles par rapport aux objectifs fondamentaux initiaux fixés par le législateur, principalement les objectifs sécuritaires, ainsi que ceux relatifs à la viabilité de l’État et au développement socio-économique du pays, Iyoka prône une révolution constitutionnelle basée sur cinq piliers stratégiques.
– Pilier sécuritaire et stratégique –
Dans ce pilier, le politologue préconise le changement drastique de la doctrine congolaise sur la nationalité par sa libéralisation et l’allègement substantiel des conditions de son acquisition, contre un contrôle rigoureux des conditions d’exercice de la citoyenneté.
– Pilier d’ordre strictement politique –
Dans le deuxième pilier, « Le Citoyen » plaide pour l’instauration d’un régime présidentiel, l’instauration d’un septennat et la désynchronisation des périodes de
l’élection des Chambres, entre elles, et entre elles et l’élection du président de la République.
– Pilier d’ordre administratif et politique –
Ce pilier met en avant le renforcement des dispositions relatives à la forme régionalisée de l’État par la consolidation du statut des autorités politiques provinciales, mais aussi la superposition du mécanisme électoral des gouverneurs de provinces par un dispositif administratif d’affectation par ordonnance présidentielle dans des provinces autres que celles dont les gouverneurs élus sont originaires.
– Pilier administratif, politique, stratégique et culturel –
Ce pilier évoque la délocalisation de la capitale politique, siège des institutions, de Kinshasa vers une ville existante ou à créer dans l’est du pays.
– Pilier d’ordre culturel, stratégique et économique –
Le dernier pilier plaide pour l’institution de l’anglais comme langue officielle, en plus du français. Depuis plus d’une année, « Le Citoyen » dirigé par Jean-Bedel Iyoka, a alerté sur la nécessité de doter la République démocratique du Congo d’un nouveau contrat social. Dans sa proposition de changement de la Constitution consultée par Ouragan, l’organisation plaide avec force pour l’irrévocabilité de la nationalité congolaise d’origine et la désynchronisation des Chambres parlementaires.