La veuve de feu Chérubin Okende a écrit au ministre de l’Intérieur pour exiger la restitution de son passeport, toujours entre les mains de la Direction générale de migration (DGM). Ce document lui a été confisqué depuis près de neuf mois, à l’aéroport de Ndjili, alors qu’elle s’apprêtait à quitter le pays pour des soins de santé.
Le passeport biométrique congolais @Photo Droits tiers.
La confiscation fait suite à une interdiction émise par le parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de son mari. Toutefois, bien que la mesure ait été levée en avril dernier, le passeport de Madame Samba Malata Michelle n’a toujours pas été restitué, l’empêchant ainsi de voyager pour recevoir les soins médicaux dont elle a besoin.
Dans la correspondance, son avocat maître Laurent Onyemba plaide aussi pour la reconnaissance des droits fondamentaux de sa cliente, citoyenne congolaise qui, alerte-t-il, se trouve désormais dans une situation sanitaire préoccupante. L’homme de droit avertit que si aucune mesure urgente n’est prise, l’état de santé de Mme Samba pourrait se détériorer davantage. Fin octobre, le directeur général de la DGM a été saisi pour la même raison. Silence radio.
La veuve Okende vit donc dans une incertitude totale, incapable de recevoir les traitements nécessaires à sa guérison, malgré une décision judiciaire qui avait pourtant ordonné la levée de la mesure. Un appel urgent a été lancé aux autorités pour que la situation soit résolue dans les plus brefs délais.
– Contexte –
L’opposant Okende a été retrouvé mort le 13 juillet 2023 à Kinshasa. Son corps ensanglanté a été découvert dans sa jeep, sur l’avenue Poids Lourds, après avoir été enlevé la veille par des hommes armés, selon ses proches. Son chauffeur et son garde du corps avaient été interpellés dans le cadre de l’enquête. Si le chauffeur a été libéré, le garde du corps demeure encore en détention pour des raisons d’enquête.
La famille de Chérubin Okende continue de contester la conclusion de la justice congolaise, qui avait abouti à un suicide. Elle évoque un assassinat et envisage de porter l’affaire devant les juridictions internationales pour obtenir ce qu’elle considère comme une véritable justice.