La veuve de Chérubin Okende a enfin récupéré son passeport confisqué par la Direction générale de migration (DGM). Ce document lui avait été arraché depuis près de neuf mois, à l’aéroport de N’djili, alors qu’elle s’apprêtait à quitter le pays pour des soins de santé.
La DGM a restitué à la veuve de Chérubin Okende son passeport @Photo Droits tiers.
Après une longue période d’incertitude, la veuve Okende peut désormais se rendre à l’étranger pour suivre un traitement nécessaire à sa guérison. Accompagnée de son avocat, Laurent Onyemba, Samba Malata a été reçue lundi par le directeur juridique de la DGM qui lui a remis son passeport.
La confiscation fait suite à une interdiction émise par le parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de son mari. Bien que la mesure ait été levée en avril dernier, le passeport de Michelle Samba n’avait toujours pas été restitué, l’empêchant ainsi de voyager pour recevoir les soins médicaux dont elle a besoin.
– Le flou persiste sur cette mort tragique –
L’opposant Chérubin Okende a été retrouvé mort le 13 juillet 2023 à Kinshasa. Son corps ensanglanté et inanimé gisait dans sa jeep, sur l’avenue Poids Lourds. La veille, le cadre Ensemble avait été enlevé par des hommes armés, selon ses proches. Son chauffeur et son garde du corps étaient aussitôt interpellés dans le cadre de l’enquête. Si le chauffeur a été libéré, le garde du corps demeure encore en détention pour des raisons d’enquête.
La famille de Chérubin Okende continue de contester la conclusion de la justice congolaise, qui avait abouti à un suicide. Elle évoque un assassinat et envisage de porter l’affaire devant les juridictions internationales pour obtenir ce qu’elle considère comme une véritable justice.
Les conclusions du procureur général ont scandalisé ses camarades du parti. « Cette version du parquet est aberrante et cherche à maquiller quelque chose », avance Hervé Diakiese, le porte-parole d’Ensemble pour la République. « C’est un crime d’Etat et ce même Etat tente de couvrir les criminels », a dénoncé Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi. Les deux hommes s’étonnent de la non-publication des résultats de l’autopsie. « Rien n’a été communiqué, pourtant seuls les médecins légistes peuvent se prononcer sur les causes de la mort », rappelle Hervé Diakiese. L’avocat souligne que, « légalement, un suicide signifie qu’il n’y a pas lieu à des poursuites pénales ». Autrement dit : dossier clos.