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RDC : la guerre aggrave la crise alimentaire

Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et sécurité alimentaire, a déclaré que l’agression de la République démocratique du Congo par les forces rwandaise et ougandaise a sensiblement aggravé la crise alimentaire au pays, touchant durement beaucoup plus de pauvres et de ménages agricoles.

Par Alexis Emba

Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et sécurité alimentaire, Mutshail Mutomb Grégoire a prononcé son allocution lors de la cérémonie en rapport avec la Journée internationale de l’alimentation à Kinshasa @Photo Droits tiers.

publié le 18 octobre 2024 à 04:14:00

Mutshail Mutomb Grégoire qui s’est exprimé mercredi lors de la Journée mondiale de l’alimentation, a relevé d’autres causes à la base de la crise alimentaire au pays, à savoir la hausse généralisée de denrées alimentaires, le mauvais état des routes de desserte agricole et des coûts élevés de transport.

La RDC compte le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Cette situation résulte d’une combinaison des facteurs dont les conflits, les coûts élevés de transport, le mauvais état des routes de desserte agricole… . Mais elle est aggravée par l’agression du pays par les forces rwandaise et ougandaise, touchant plus durement les pauvres et les personnes dont beaucoup sont les ménages agricoles, a-t-il indiqué.

Le membre du gouvernement Suminwa a souligné que la RDC est l’un des rares pays africains qui possède un large éventail de potentialités pour son développement avec 80 millions d’hectares de terre arable, une diversité de climats associée à un important réseau hydrographique et un potentiel halieutique estimé à 700 mille tonnes de poissons par an ainsi que des savanes étendues propices à l’élevage de plus de 40 millions de têtes de gros bétail en dehors de millions des tonnes de viande qu’elle peut produire grâce à l’élevage.

Malgré tous ces atouts, a déploré le ministre Mutshail, le niveau de la production agricole demeure encore insuffisant. Et pour renverser la tendance, le gouvernement s’investit dans l’agriculture, faisant désormais du secteur une priorité des priorités, tout en s’appuyant sur la vision du président de la République, Félix Tshisekedi, la revanche du sol sur le sous-sol, qui s’articule en priorité autour de l’augmentation de la production agricole afin de lutter contre la faim et la pauvreté.

Se basant sur le thème retenu pour cette édition, la RDC, à l’instar d’autres pays des Nations unies, s’engage à mettre en exergue le droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs au centre de ses politiques et programmes agricoles par la mise en place des cadres stratégiques afin de permettre le pays d’exploiter son plein potentiel, d’éradiquer la faim et de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population. Ainsi, a estimé le ministre de l’Agriculture, le gouvernement doit intégrer le droit de l’alimentation dans des politiques de programme de transformation des systèmes agroalimentaires afin de garantir à tous un accès égalitaire à un ensemble adéquat et varié d’aliments nutritifs, sains et à un prix abordable.

“Le gouvernement est donc appelé à respecter, protéger et satisfaire le droit à une alimentation adéquate en créant un environnement favorable permettant à la population congolaise de se nourrir dans la dignité”, a-t-il fait savoir, avant de saluer la volonté gouvernementale d’appliquer le protocole de Maputo qui recommande à tous les pays membres de l’Union africaine d’affecter plus au moins 10% de leur budget à l’agriculture.

De son côté, le représentant-résident de la FAO, Aristide Ongone Obame, a souligné l’engagement de l’organisation à unir ses efforts aux côtés du gouvernement de la RDC pour œuvrer en faveur d’une action collective. “La FAO, au nom des agences des Nations unies, ONG internationales et locales, en appelle à une action collective. Elle est résolument engagée à unir ses efforts à ceux du gouvernement congolais, du secteur privé, du milieu universitaire, de la société civile ou des individus, afin d’œuvrer en faveur d’une action collective, qui est le moteur de changements profonds”, a-t-il fait savoir.

M. Ongone a réitéré le combat à construire des systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables qui respectent le droit de chacun à une alimentation variée et nutritive. “Ensemble, nous pouvons retrouver le chemin de la pauvreté”, a-t-il conclu.

Pour sa part, M. Maniana Olivier, coordonnateur de la Journée mondiale de l’alimentation, a martelé sur le respect du droit aux aliments qui constitue un atout important pour le bien-être de la population. Cela nécessite un engagement sérieux et une parfaite collaboration entre différents acteurs. Ce droit, a-t-il souligné, étant fondamental pour tout être humain, est reconnu par plusieurs traités et conventions internationaux.

Le moment fort de cette journée célébrée sur le site touristique de la N’sele, a été la remise symbolique des kits agricoles aux agriculteurs. Le minÉtat de l’Agriculture et sécurité alimentaire a donné quelques kits aux agriculteurs réunis au sein de la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC). Il s’agit des semences, des râteaux, des bâches, des motopompes, des pulvérisateurs, des binettes, des cartons de lait.

La présidente de la Fédération des paysans producteurs agricoles de Kinshasa, qui a réceptionné ces matériels, a, au nom des bénéficiaires, salué le geste du gouvernement congolais par l’entremise du ministre de l’Agriculture. Mme Biumu Rosaly a remercié le chef de l’État ainsi que tous les partenaires qui accompagnent le gouvernement de la République dans ce secteur. Pour Mme Biumu, également membre du conseil d’administration de la CONAPAC, ce geste restera à jamais gravé dans la mémoire collective des agriculteurs, avant de promettre d’utiliser ces kits à bon escient pour améliorer la production agricole.

Par ailleurs, le ministre Mutshail Mutomb a rassuré les agriculteurs de l’accompagnement du gouvernement qui s’investit à la réalisation de la vision du chef de l’État, Félix Tshisekedi, celle de la revanche du sol sur le sous-sol. Il leur a exhorté à utiliser ces intrants pour la production agricole.

Cette édition a été célébrée sous le thème : « Le droit aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleurs ». Ce choix n’est pas anodin car il rappelle opportunément le droit de chaque personne à une alimentation adéquate.

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