Depuis quelques années, des forages privés ont pris la place de la REGIDESO, devenant la principale source d’approvisionnement en eau pour ces familles. Pourtant, ces infrastructures de fortune n’offrent pas une solution durable. « C’est une obligation de se réveiller à 3 heures du matin, malgré l’insécurité, pour chercher de l’eau potable. Bien que les forages existent, cela ne résout pas vraiment le problème. Plus de 50 personnes se disputent un seul tuyau, et les robinets de la REGIDESO sont depuis longtemps inutilisables. Nous survivons grâce à ces forages, malgré les fréquentes pannes de carburant nécessaires à leur fonctionnement », témoigne Benne Bofaya, résidente de la contrée.

Ces puits d’eau, bien qu’étant un soulagement partiel, posent également des défis financiers. Le prix de l’eau est un fardeau pour la majorité des familles qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Il en coûte 200 FC pour un bidon de 25 litres, 150 FC pour un seau de 15 litres, et 100 FC pour un bidon de 5 litres. En dépit de ces coûts élevés, ces eaux ne sont pas propres à la consommation, et les risques sanitaires sont bien réels. La population utilise parfois de l’eau de pluie en complément, une solution temporaire et incertaine.

Espoir, plus connu sous le nom d’Espet, gère un forage. Avec peu de concurrence dans cette zone marginalisée, il exprime ses préoccupations. « J’envisage de construire d’autres forages car nous sommes épuisés de sortir en pleine nuit pour chercher de l’eau. La REGIDESO a abandonné notre quartier et nous souffrons. C’est pour cela que nous devons trouver des solutions nous-mêmes », commente-t-il.

Les habitants de ces deux quartiers en appellent au gouvernement provincial. Ils lancent un cri d’alarme pour que des mesures soient prises afin de rétablir l’approvisionnement en eau potable dans leur zone. La vie dans ce coin périphérique devient un véritable parcours du combattant où les femmes et les enfants, parfois âgés de seulement 10 à 15 ans, parcourent de longues distances sous un soleil de plomb ou en pleine nuit, pour accéder à ce bien essentiel. La situation est devenue insoutenable pour les ménages.

Rebecca Bekombe, stagiaire professionnelle