Le président français officiera le dix-neuvième sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie les 4 et 5 octobre à Paris. A ces assises sont notamment invités les présidents angolais, congolais et rwandais. L’Angola y est convié, suite à son statut de candidat membre observateur à l’Organisation internationale de la Francophonie. La RDC et le Rwanda sont des membres de plein droit de cette organisation intergouvernementale.
Le président Félix Tshisekedi et ses homologues Emmanuel Macron de la France et Paul Kagame du Rwanda @Photo Droits tiers.
Pour marquer son appui au processus de Luanda, visant la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali, Emmanuel Macron pourrait initier une rencontre des présidents Tshisekedi et Kagame en présence du facilitateur Lourenço. Ce dernier n’a pas encore obtenu la conclusion d’un accord entre la RDC et le Rwanda malgré la tenue, depuis mars dernier, des quatre rounds ministériels.
Du haut de la tribune de la 79ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, Félix Tshisekedi a appelé, la semaine dernière à New York, au retrait “immédiat et inconditionnel” des troupes rwandaises du territoire congolais. Les éléments des Forces de défense du Rwanda, dont la présence dans l’est du pays est documentée par le Groupe d’experts des Nations unies, opèrent directement dans le Nord-Kivu ou indirectement au travers de ses supplétifs du M23 dont elles assurent le commandement des opérations.
– Schéma macronien pour la paix –
Le 30 avril dernier, lors de la conférence de presse conjointe, ayant fait suite au déjeuner offert à Félix Tshisekedi à l’Elysée, Emmanuel Macron avait réitéré son soutien à la facilitation angolaise et décliné sa trajectoire de paix entre Kinshasa et Kigali. “Nous soutenons ces efforts et nous nous coordonnons très étroitement avec ce qui est fait par le président Lourenço.”
Et d’ajouter : la priorité aujourd’hui, c’est un processus de désarmement et de sortie du territoire (congolais, ndlr) des groupes armés qui n’ont rien à y faire. Alors désarmement et encadrement, si je puis m’exprimer ainsi, des FDLR, d’une part, et retrait des forces rwandaises qui sont sur le sol congolais. Ça, c’est la priorité. Puis, désarmement du M23 et processus d’accompagnement, avait déclaré le président français.
C’est sur cette base que sont inscrites les discussions entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ainsi que les négociations des maîtres espions de deux pays. A Paris, Emmanuel Macron pourrait en saisir l’occasion pour tenter de persuader ses homologues congolais et rwandais d’arrondir les angles. Ce, en vue d’éviter l’impasse au processus de Luanda, une initiative de l’Union africaine.