Les catholiques mettent en garde contre les dangers d’ouvrir un front constitutionnel dans un contexte marqué par une instabilité multiforme. Regroupés au sein du Comité laïc de coordination (CLC), les principaux animateurs pensent que lancer un débat sur la révision ou l’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait aggraver les tensions déjà vives dans le pays, alors que les crises militaire, humanitaire et sociale persistent.
Les fidèles catholiques lors d’une marche de protestation à Kinshasa @Photo Droits tiers.
Le contexte est fragile et propice à l’escalade des tensions, alerte l’organisation. Aux yeux des laïcs catholiques, aborder une réforme constitutionnelle alors que les blessures électorales (de décembre 2023) restent encore ouvertes, pourrait entraîner une déstabilisation grave des institutions étatiques et de la cohésion sociale. « L’ouverture d’un front constitutionnel, en plus des fronts déjà existants, est inopportune et dangereuse », ont-ils prévenu dans leur communiqué du 29 octobre 2024.
Les fidèles catholiques croient dur comme fer que la situation actuelle, affectée par des conflits armés et des défis sociaux urgents, ne permettrait pas une révision sereine de la loi fondamentale. Les croyants de l’institution ecclésiastique relèvent que l’hostilité à cette initiative (portée par le chef de l’État), repose notamment sur la crainte d’une manipulation politique.
Pour de nombreux observateurs, précisent-t-ils, il s’agirait d’un prétexte visant à pérenniser le mandat du président en exercice. Par conséquent, ils disent s’opposer à une réforme imposée d’en haut, susceptible de provoquer des tensions supplémentaires et de compromettre le climat politique déjà tendu.
– Éviter les agendas cachés –
Pour les laïcs catholiques, l’avenir de la RDC doit se construire à travers une concertation sincère et inclusive des forces politiques et sociales. Alors, ont-ils renchéri, toute démarche de révision constitutionnelle doit découler d’un consensus, avec des objectifs clairement définis. « Le dialogue est incontournable pour améliorer la gouvernance et créer un Congo digne et prospère », martèlent-ils.
Les « bana maman » (entendez : les enfants de Maman Marie, mère de Jésus) convient ainsi les acteurs politiques à faire preuve de transparence et de responsabilité, loin des manœuvres dissimulées. « Il n’est jamais trop tard pour planifier notre avenir avec courage et détermination », ont-ils conseillé. Ainsi, les activistes jugent nécessaire d’engager une pédagogie envers la population pour accompagner toute initiative constitutionnelle.