Kinshasa-Mpox : des journalistes outillés pour gérer l’ « infodémie »
Le Centre des opérations d’urgence sanitaire (COUSP) consacre 48 heures des discussions avec les journalistes de Kinshasa sur la gestion de l’infodémie et la vérification des faits en lien avec l’épidémie Mpox et la vaccination antipaludique. Cette session, débutée jeudi 17 octobre et organisée en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devrait se clôturer vendredi.
Par Rebecca Bekombe
Les journalistes formés à la gestion de l’infodémie face à l’épidémie Mpox à Kinshasa. @Photo Ouragan.
publié le 18 octobre 2024 à 13:39:56
Le colloque vise à sensibiliser les professionnels des médias sur l’importance de fournir des informations fiables afin de contrer la prolifération de fausses informations. L’atelier place le curseur sur la notion d’« infodémie », définie comme une surcharge d’informations exactes et inexactes compliquant l’accès à des renseignements fiables. Le docteur Mouchar Diallo, chef du programme des urgences de l’OMS en RDC, a martelé sur le potentiel risque de la désinformation sur la santé publique : « L’infodémie peut avoir des conséquences dévastatrices si nous n’unissons pas nos forces pour diffuser des informations fiables », a-t-il prévenu.
Ainsi, les organisateurs du symposium ont laissé entendre que la diffusion de données claires et précises est essentielle pour garantir une meilleure réponse aux épidémies. Par conséquent, les limiers de l’information ont été exhortés à travailler ensemble avec les professionnels de santé pour mieux lutter contre la désinformation. « Sans un engagement communautaire efficace, la riposte sanitaire restera entravée », a-t-il ajouté.
Le docteur Christian Ngandu, coordonnateur du COUSP a soutenu que la vaccination contre le Mpox, lancée le 5 octobre, a engendré de nombreuses rumeurs et résistances. « Il est crucial de former les médias afin de garantir que les leaders communautaires et la population soient bien informés », a-t-il déclaré.
– Vaccination Mpox, un défi collectif –
Le Dr Ngandu a précisé que la campagne de vaccination se concentre sur les populations à risque, notamment le personnel médical, les vétérinaires et les travailleurs du secteur hospitalier. « Actuellement, nous avons enregistré 55 cas confirmés, mais notre objectif est de réduire l’incidence à Kinshasa et dans tout le pays », a-t-il indiqué. La campagne couvre six provinces et vise à prévenir la propagation de la maladie grâce à une couverture vaccinale optimale.
Le gouvernement, en partenariat avec des bailleurs internationaux, a déjà mis en place un cadre minimum pour assurer la prise en charge des malades. « L’atelier est essentiel pour rétablir la confiance de la population et promouvoir une communication harmonieuse entre les différents acteurs », commente à Ouragan, l’un des participants. Outre le Mpox, l’atelier a aussi abordé l’importance de la vaccination antipaludique. Le chef du programme des urgences de l’OMS en RDC a précisé que bien que cette initiative constitue une avancée majeure, elle rencontre encore des résistances.
L’opposant Jacky Ndala, qui avait affirmé avoir été victime de violences sexuelles lors de son interpellation par l’Agence nationale de renseignement (ANR), se retrouve aujourd’hui lui-même confronté à des poursuites judiciaires.
Kinshasa s’apprête à vibrer sous le cri de ralliement de l’opposition et de la société civile. Réunis au sein de la plateforme « Sursaut national », des cadors politiques comme Delly Sesanga et des activistes à l’instar de Jean-Claude Katende appellent à un meeting le 16 décembre 2024 pour dire « Non » à la modification de la Constitution et à l’éventualité d’un troisième mandat de Félix Tshisekedi.