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Elections au Mozambique : l’écrivain Mia Couto rêve de “dirigeants exemplaires”

Le Mozambique mérite “des dirigeants exemplaires”, soucieux “de partager, de redistribuer”. A la veille des élections générales dans le pays d’Afrique australe, Mia Couto, son écrivain le plus connu, estime que la jeune démocratie n’est pas prête au changement.

publié le 8 octobre 2024 à 08:29:00

L’opposition “dit que c’est son tour”, ils voudraient prendre le pouvoir mais “que tout reste pareil”, dit l’ancien partisan du Front de libération du Mozambique (Frelimo, marxiste), aujourd’hui au pouvoir depuis 49 ans. “Il n’existe pas beaucoup d’options”.

“J’ai du mal à dire +eux+ quand je parle du Frelimo”, sourit tendrement le biologiste marin de 69 ans, ancien journaliste affilié à aucun parti “depuis longtemps maintenant”, dont les romans poétiques sont aujourd’hui publiés dans de multiples langues dans le monde.

Ce Mozambicain blanc, fils de Portugais, rappelle qu’il est aujourd’hui “plus vieux que (son) propre pays”.

L’indépendance en 1975 a donné “l’illusion, le rêve qu’on pouvait partir de zéro”. Mais la guerre civile (1975-1992), dont les violences se prolongent jusqu’à l’accord de paix définitif de 2019, « a éclaté presque immédiatement » et a empêché « toute reconstruction ».

Jusqu’à aujourd’hui, “nous continuons à apprendre”, “nous luttons encore pour commencer” à appréhender la modernité, la démocratie, dit-il.

“Les libérateurs ont pensé que le pays leur appartenait” et les élections mercredi pour élire le président et le Parlement “nous rendons anxieux”, confie-t-il à l’AFP dans la fondation artistique qui porte le nom de son père Fernando, poète reconnu, dans la capitale Maputo.

Le Frelimo peut encore gagner cette fois, mais il existe de moins en moins d’espace pour qu’ils règnent tout seuls, estime-t-il. Il y a cinq ans, le candidat Frelimo s’est imposé avec 73% des voix, score contesté par l’opposition.

Aussi, il ne faut pas penser le Frelimo, parti-État qui détient toutes les clés du pouvoir, comme « une entité monolithique », il existe de « fortes contradictions en son sein, plus de frictions à l’intérieur » qu’avec l’ ‘opposition, souligne cet homme à l’allure simle, barbichette blanche et regard perçant derrière de fines lunettes.

– Vivants et morts –

L’écrivain met en garde contre les dangers à plaquer des notions occidentales, notamment d’individualité et de responsabilité, à ce pays multiforme, aux 2.500 km de côtes et où 28 langues différentes sont parlées.

Beaucoup de gens ici vont à la messe le matin, à la mosquée dans l’après-midi et le soir ils parlent à leurs ancêtres, illustre-t-il.

Ses concitoyens sont une source infinie d’inspiration. “Les gens racontent tant d’histoires”. Ils “partagent des proverbes, des histoires sérieuses, solennelles” qui disent leur lien à la nature et à leur spiritualité.

Comme cette rivière dont une villageoise lui explique que le nom signifie “là où l’eau tombe enceinte”. Ou la perception qu’il n’y a aucune frontière entre les vivants et les morts.

Mia Couto n’est ni complètement européenne, ni complètement africaine mais “un mélange des deux”. Le vrai test s’est présenté à la mort de son père en 2013. “J’ai réussi haut la main”, sourit-il. “Il n’est pas mort, il est à l’intérieur de moi. Mes mains ne sont pas mes mains, ce sont les siennes”, affirme-t-il.

“Je préfère croire à cela” qu’être résigné à une vision européenne, toute en “absence et manque”.

Revenant à la politique, Mia Couto insiste sur le poids de la guerre civile qui a fait un million de morts et autant d’histoires d’épouvante.

La réconciliation, après, est passée par l’oubli, dit-il. Un oubli remarquable, salvateur. Pour lequel le pays entier semble avoir opté, comme “un consensus silencieux”.

Mais “l’oubli n’est jamais une solution, c’est toujours un mensonge. Nous le payons encore aujourd’hui”.

Les résultats de ces élections, “nous les accueillerons paisiblement. Parce que nous sommes si fatigués de la violence et du conflit. Nous votons pour la paix”, dit-il.

Par Gersende RAMBOURG/Afp

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