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8 ans après, Mbata se dédit et dérape

Encore des égarements d’André Mbata. Le prétendu constitutionnaliste qui défendait bec et ongles la thèse de la non-révision constitutionnelle, avant l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, se rétracte brusquement. Pourtant, des vidéos reprenant ses prises de position sur la Constitution au fort règne de Joseph Kabila, inondent les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le même Mbata, toute honte bue, au gré de ses intérêts égoïstes, s’attaque même à l’Église catholique qui a, pourtant, empêché un troisième faux penalty, sinon Kabila serait encore au pouvoir du fait de n’avoir devant lui une opposition coriace.

Par Landry Amisi

Le député Udps, André Mbata, grand défenseur du régime s’attaque à l’Église catholique car opposée à la révision constitutionnelle @Photo Droits tiers.

publié le 29 octobre 2024 à 05:58:00

Mbata change de position comme un caméléon change de couleur, assène le politologue Katala. Le 11 janvier 2016 sur Radio Okapi, le professeur de droit constitutionnel s’opposait avec hargne à la révision constitutionnelle. L’alors coordonnateur de l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique avertissait qu’aucune révision constitutionnelle n’était possible sur les matières verrouillées. Selon lui, ces dispositions constitutionnelles ne peuvent souffrir d’aucune modification, même par référendum, rappelant que le président de la République devrait veiller au respect de cette Constitution parce qu’il en est le premier bénéficiaire et serviteur surtout qu’il a juré de la respecter et de la défendre.

« C’est lui qui a juré solennellement devant la nation de défendre et de respecter cette Constitution et c’est lui qui a promulgué cette Constitution », hurlait le constitutionnaliste. Pire, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale n’hésitait pas à lancer des piques au professeur Évariste Boshab (auteur d’un intéressant ouvrage intitulé : « Entre la révision de la Constitution et l’inanition de la nation ») et aux autres constitutionnalistes qui estimaient en son temps que retoucher la loi fondamentale n’était pas un tabou devant soulever la passion et les émotions. Dans la bouche de Mbata sortaient des mots très durs, dénigrant à la limite ses collègues professeurs, ne partageant pas le même point de vue que lui sur le sujet. A cette époque, la Constitution de 2006 était, à ses yeux, intouchable et garantissait le bon fonctionnement des institutions.

– Retournement de situation –

Le 27 octobre 2024, soit 8 ans après, tout a changé. Il se ravise. Le blanc devient noir. Sans se regarder dans le miroir, le même Mbata, adepte de la conservation du pouvoir pour le pouvoir, se déchaîne comme un chien enragé contre ceux qui avancent les arguments contraires à ses idées. L’Église catholique en paye le prix. Le point de vue de Mgr Nshole sur la révision constitutionnelle suscite le courroux du plus grand tshisekediste, ex-cadre Unc de Vital Kamerhe.

L’élu de Dimbelenge au Kasaï central ne s’est pas empêché à jeter des tomates pourries sur la soutane blanche du secrétaire général de la Cenco, le taxant de « propagateur d’un évangile politicien de la haine, du mensonge et du dénigrement de l’autre présenté comme l’enfer ». Le cador de la mouvance tshisekediste considère que la position de l’Église catholique va au-delà de sa mission prophétique pour s’ingérer dans la politique.

Sans s’arrêter-là, le député Udps assimile cette position à un « manque d’égards envers les élus ». Il rappelle ainsi aux prélats catholiques de respecter l’ordre établi. Pour lui, « le président de la République et les parlementaires de la République démocratique du Congo ne sont pas redevables envers la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) », avant d’affirmer que l’Église elle-même n’est pas exemplaire ou modèle pour administrer des leçons morales. « La hiérarchie d’une Église autoritaire qui ne tolère aucun discours contraire en son sein, les prêtres de Kinshasa en savent quelque chose, une Église qui n’est pas une école de bonne gouvernance et qui refuse de se réconcilier avec d’autres confessions religieuses pour sauvegarder certains intérêts matériels et financiers devrait refuser de s’ériger en donneuse de leçons », a-t-il tranché.

Seulement André Mbata oublie que la Constitution que sa famille politique veut à tout prix réviser ou changer, consacre la liberté d’expression. A moins que l’on soit dans une dictature, il n’est pas interdit à une Église de donner son point de vue, fût-il sur la révision ou le changement constitutionnel défendu depuis quelques jours par le secrétaire permanent de l’Union sacrée. Il peut s’en prendre avec virulence à l’Église catholique, mais rien ne stoppera la détermination des prélats à orienter le peuple vers une bonne direction. A l’époque de Kabila, ils avaient bravé la peur pour bloquer son plan de présidence à vie. Avec Tshisekedi, ils le feront avec le même engagement même si Mbata épuisait son dictionnaire d’insultes et de menaces.

L’attitude de celui qui se prévaut « juriste chevronné » trahit la constance des hommes politiques congolais. Sans conscience, ils se battent pour leurs ventres et non pour le peuple pour lequel ils crient sur les toits tous les jours. De toutes les façons, Mgr Nshole a déjà lancé les dés. Le fameux projet de révision ou de changement constitutionnel se butera à la résistance du peuple, peste Lamuka.

En son temps, Vital Kamerhe, actuel président de l’Assemblée nationale, avait prédit que le pouvoir Kabila marchera sur les cadavres de Congolais pour réaliser son funeste projet de révision constitutionnelle. « On voudrait réviser pour quelles raisons ? Est-ce que la Constitution actuelle empêche les institutions de la République d’apporter des réponses aux besoins sociaux de nos populations ? Est-ce que les textes tels qu’ils existent aujourd’hui empêchent de combattre l’impunité et l’économie de prédation dans notre pays ? Les textes tels qu’ils existent aujourd’hui empêchent qu’on mette fin aux violations massives des droits de l’homme? Un politicien qui parle, il se retrouve à Makala. Celui qui a une vision contraire, il est envoyé à Makala. Mais si nous voulons aller de l’avant, on veut consolider la nation, on doit faire l’inverse. Commencez par libérer tous ceux qui ont été injustement arrêtés. C’est un acte (…) Avec les agendas personnels, personne ne va gagner », avait-il rappelé.

Cette réalité résiste à l’épreuve du temps. Voilà que le peuple se retrouve dans le même contexte aujourd’hui. A Mbata de s’assagir. L’article 220 portant sur le nombre, la durée des mandats du président de la République et la forme de l’Etat est réputé irréformable.

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Les lignes bougent. Réunis jeudi à Strasbourg, les députés européens ont majoritairement voté la résolution sur l’agression rwandaise contre la RDC. Proposé collectivement par les groupes The Left, S&D, Renew, PPE, Verts/ALE et ECR, le texte exige la suspension de l’accord minier de l’Union européenne avec le Rwanda, le gel de l’aide militaire et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.

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