Un artiste dénonce le “chemin de croix” des prisonniers de Makala
La lourde croix en bois sur ses épaules symbolise le poids du calvaire des détenus dans la plus grande prison de la République démocratique du Congo : l’artiste Niamba Malafi a dénoncé samedi dans un spectacle un système carcéral qui “enterre vivants” ses condamnés.
Par AFP
La lourde croix en bois sur ses épaules symbolise le poids du calvaire des détenus dans la plus grande prison de la République démocratique du Congo: l’artiste Niamba Malafi a dénoncé dans un spectacle un système carcéral qui “enterre vivants” ses condamnés. Condamné pour avoir défendu publiquement un groupe de danseurs emprisonnés pour “atteinte à la pudeur”, il a reçu la même peine d’un mois d’enfermement dans la prison de la capitale congolaise. @ Photo Droits tiers.
publié le 23 septembre 2024 à 12:19:36
Le Congolais de 28 ans est sorti de la prison de Makala le mois dernier. Condamné pour avoir défendu publiquement un groupe de danseurs emprisonnés pour “atteinte à la pudeur”, il a reçu la même peine d’un mois d’enfermement dans cette prison de la capitale congolaise. Il en est ressorti avec une rage qu’il retranscrit dans un spectacle intitulé “Mort en exercice”.
La prison de Makala est notoirement surpeuplée, hébergeant dix fois plus de détenus (entre 14.000 et 15.000) que sa capacité (1.500 places), selon les statistiques officielles. Le centre pénitentiaire fait régulièrement l’objet de condamnations des organisations de défense des droits qui qualifient ses conditions de détention d’“inhumaines”.
Au début du mois, une tentative d’évasion qui a fait au moins 131 morts, selon le gouvernement, a jeté une nouvelle fois une lumière crue sur les conditions de détention des prisonniers de Makala. Les prisonniers y sont “enterrés vivants, parce que Makala, c’est une fosse commune”, raconte Niamba Malafi à l’AFP avant de se présenter devant quelques dizaines de spectateurs d’une maison culturelle dans une banlieue de Kinshasa.
Une couronne d’épines sur la tête, il compare son séjour en prison à un chemin de croix. Il raconte les nuits sans sommeil dans une cellule d’un peu plus de 2 m2 partagée avec six codétenus. Les journées passées à l’église ou à espérer une visite.
Manque d’hygiène, promiscuité, faim: “beaucoup de gens meurent, beaucoup sont malades”, explique l’artiste. Et une simple blessure peut devenir fatale car “la plupart des gens ne sont pas soignés”. Niamba Malafi qualifie son séjour à Makala de “traumatisme”, qu’il dit chercher à soigner avec son spectacle.
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau a annoncé mercredi 2 octobre avoir ordonné au préfet de Mayotte d’organiser des «vols groupés» pour reconduire les ressortissants de la République démocratique du Congo dans leur pays. «Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo», a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, interrogé par la députée RN Anchya Bamana.
L’événement est organisé par le ministère de l’Environnement et développement durable avec l’appui de la FAO et d’autres partenaires comme le Fonds de l’environnement mondial (FEM). Le clou de cette activité a été le lancement de la phase de préparation du projet intitulé : “conservation communautaire de la biodiversité et des moyens de substance dans le contexte du changement climatique en RDC”.