Une bagatelle somme de plus de 410 millions, bien qu’en unité locale, versée à une société, illustre inconnue, Klaroff, juste pour choisir un cabinet ou une firme de consulting devant effectuer l’étude de faisabilité sur la construction d’un immeuble de rez-de-chaussée et cinq niveaux.
Guylain Nyembo, le vice-Premier ministre de l’Intérieur @Photo Droits tiers.
Il s’annonce donc une succession d’appels d’offres sinon un chapelet des contrats de gré à gré à l’initiative du VPM du Plan, lesquels devraient inévitablement coûter des dizaines de milliers de dollars à l’État sans compter le chantier lui-même. Selon une note de Guylain Nyembo Mbwizya dont Ouragan.cd a obtenu copie, la tour du Plan est “un immeuble R+5 devant abriter les archives et les bureaux du ministère du Plan”. Il est vrai que ce projet qui date des années a été, en fait, vidé de toute utilité et même opportunité avec la modernisation et la réaffectation au profit du gouvernement des immeubles Place Royale, ainsi que les constructions de l’immeuble Intelligent et celui de la place Tembe na Tembe, sur le boulevard Triomphal.
D’ailleurs, l’ex-ministre du Plan, actuelle Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, avait hérité de ce projet immobilier avec un coût initial de 1 400 000 000 FC, soit plus de 555 930 $US au taux budgétaire. Mais Mme Suminwa l’avait caviardée, elle qui s’affiche désormais très regardante et intraitable en matière de marchés publics. La Première ministre a déjà rappelé aux membres de l’exécutif, la nécessité du respect de la procédure de passation des marchés publics et la sauvegarde des intérêts de l’État. “Les projets des marchés publics et de partenariat public-privé notamment les concessions de marché public de service public”, les marchés de type BOT « build, operate and transfer » devront dorénavant être présentés et discutés au préalable en commission interministérielle y relative puis en Conseil des ministres, avant la signature de l’autorité compétente sous la supervision de la primature. Et Judith Suminwa de renchérir, «cette mesure est de stricte application sur l’ensemble des ministères du gouvernement ainsi que les établissements et structures sous tutelle».
Comme Nicolas Kazadi du temps du cabinet des Warriors sous Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, il est encore des ministres qui affichent des velléités d’enjamber les directives de la cheffe du gouvernement. D’ailleurs, depuis son rappel à l’ordre à la faveur d’une réunion du gouvernement, Judith Suminwa n’a jamais passé ses mesures de rétorsion à exécution alors qu’il pleut, à nouveau, des projets sans tête ni queue mais hyperbudgétivores. D’ailleurs, pour nombre d’experts en commandes publiques, la Première ministre, dans sa détermination de ramener ministres, DG, bref, des responsables et autorités contractantes des marchés publics et des PPP sur la voie de la rationalité, aurait versé dans un durcissement qui, par rapport aux lois en vigueur en matière des marchés publics et des PPP, pose problème. Il n’est donc plus que l’Inspection générale des finances (IGF), à travers sa très redoutée patrouille financière pour bloquer des projets sans réels intérêts pour l’État mais entraînant des dépenses colossales. Jules Alingete a récemment démystifié un influent membre de l’appareil politique de l’État. Guylain Nyembo Mbwizya, ancien dircab du président de la République, en sait sûrement quelque chose et sait donc à quoi s’en tenir. Ouragan.cd y reviendra en profondeur.