Teke-Yaka, Tshisekedi toujours en quête d’une solution efficace
« L’acte d’engagement global et inclusif pour la paix et la stabilité dans les provinces de Maï-Ndombe, Kwilu, Kwango, Kinshasa et Kongo central » signé en grande pompe au mois de mars dernier par les représentants de communautés Teke et Yaka, au terme de trois jours des travaux présidés par l’ex-ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, n’était qu’une façade. Oui, car, selon plusieurs observateurs, la situation sur le terrain n’a pas changé d’un iota. Le tension persiste et les tueries se poursuivent.
Par Rich Ntumba
Félix Tshisekedi a désigné le notable du grand Bandundu, Marco Banguli pour tenter de nouveau une réconciliation entre les peuples Teke et Yaka. @Photo Droits tiers.
publié le 24 septembre 2024 à 04:49:00
La quête de la paix au Maï-Ndombe, au Kwilu comme au Kwango est encore un long chemin parsemé d’embûches. Les protagonistes ont récidivé malgré la signature d’un document actant la fin des hostilités d’un conflit intercommunautaire qui a ensanglanté des centaines de villages et jeté sur des sentiers et dans les forêts, des milliers d’individus dans l’ouest de la République démocratique du Congo.
Face à cette guerre interethnique qui persiste depuis trois ans, le président Félix Tshisekedi, résolu à ramener la paix dans la province de Maï-Ndombe et ses environs, a désigné Marco Banguli, ancien député national et leader Teke-Humbu, de mener la médiation entre les Teke et Yaka. Reçu vendredi au palais présidentiel, le notable respecté du grand Bandundu a été chargé par le président de la République de rapprocher à nouveau les deux frères ennemis qui s’entretuent depuis 2022 à cause des villages situés le long du fleuve Congo.
« Marco Banguli, député national honoraire et leader Téké-Humbu a été désigné par le chef de l’État Félix Tshisekedi pour lui proposer des pistes de solutions au conflit entre les peuples Teke et Yaka dans les provinces de Kwango, Kwilu et Maï-Ndombe, dans l’ouest du pays », a annoncé la présidence de la République.
– Banguli promet de relever le défi –
La tâche n’est pas facile, reconnaît l’ancien ministre des Finances sous Kabila qui a rassuré au président Tshisekedi de s’impliquer en approchant les deux camps antagonistes afin de résoudre le conflit infernal qui a donné naissance à la milice « Mobondo ».
Monsieur le président m’a confié la mission, en ma qualité de leader Téké-Humbu, d’explorer les pistes de solutions au conflit opposant les Teke et les Yaka, dans lequel se sont impliqués les Mobondo. Je vais m’impliquer en approchant les différents acteurs opposés afin de résoudre ce problème qui n’a que trop duré, a-t-il promis.
– La hache de guerre pas toujours enterrée –
Pourtant, les leaders de deux communautés avaient accepté de s’engager sur la voie de la réconciliation et juré en présence du président Tshisekedi de préserver le dialogue, mais surtout la coexistence pacifique et la paix. A l’occasion, les Teke et Yaka avaient signé même un acte d’engagement global et inclusif de la paix. A titre symbolique, les notables et chefs coutumiers présents s’étaient livrés à des poignées de main, accolades arborant de sourires pour sceller la réconciliation, la paix et la cohabitation.
Devant témoins, les représentants de Teke et Yaka avaient déclaré avoir enterré la hache de guerre et fumé ainsi le calumet de la paix. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Une récente incursion de Mobondo avait fait 50 morts dans le village Kinsele, situé sur la route nationale 17, à la limite entre Kinshasa et Maï-Ndombe.
– Contexte –
Des violences intercommunautaires dans l’ouest de la RDC s’étaient manifestées en juin 2022 dans le territoire de Kwamouth, province de Maï-Ndombe, autour d’un conflit foncier entre les Teke, qui se déterminaient comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d’environ 200 kilomètres, et les Yaka, venus s’installer après eux.
Présentés comme membres de la communauté Yaka, les « Mobondo » sont accusés de prendre une part active dans ces violences qui ont fait des centaines de morts, de part et d’autre. La guerre interethnique a causé plusieurs morts et provoqué les déplacements de dizaines de milliers de personnes, selon le gouvernement et l’ONU.
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau a annoncé mercredi 2 octobre avoir ordonné au préfet de Mayotte d’organiser des «vols groupés» pour reconduire les ressortissants de la République démocratique du Congo dans leur pays. «Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo», a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, interrogé par la députée RN Anchya Bamana.
L’événement est organisé par le ministère de l’Environnement et développement durable avec l’appui de la FAO et d’autres partenaires comme le Fonds de l’environnement mondial (FEM). Le clou de cette activité a été le lancement de la phase de préparation du projet intitulé : “conservation communautaire de la biodiversité et des moyens de substance dans le contexte du changement climatique en RDC”.