L’opposant Seth Kikuni, a vu sa demande de liberté provisoire refusée par la justice congolaise. Selon l’un de ses avocats, sauf retournement de situation, il sera transféré à la prison centrale de Makala. Ce rebondissement intervient après sa première comparution publique devant son juge naturel au tribunal de paix de Kinshasa-Gombe, entouré de son équipe d’avocats.
L’opposant Seth Kikuni, leader du parti politique PISTE @Photo Droits tiers.
Cette apparition met sous les projecteurs celui dont l’arrestation a suscité une vive indignation parmi les leaders politiques et les organisations de défense des droits de l’homme. Ces derniers qualifient sa détention d’« arbitraire et illégale », appelant à sa libération immédiate.
Un activiste, très en colère, s’exprimant sur X, a dénoncé les mauvais traitements visibles sur le corps du leader du parti PISTE : « Les signes de mauvais traitements sont évidents sur M. Kikuni. Si le système ne se gêne pas pour traiter ainsi une personnalité emblématique, que peut-on attendre pour des citoyens ordinaires ? ».
– Dossier vide et détention controversée –
Me Laurent Onyemba, l’un des avocats de l’ex-candidat aux présidentielles de 2018 et 2023, n’a pas mâché les mots. Il s’est insurgé contre la détention prolongée de son client par l’Agence nationale de renseignements (ANR), estimant que la procédure était illégale et dénuée de fondements juridiques. « Après examen minutieux des pièces du dossier, j’ai la conviction que la justice s’empare d’un fait divers : le dossier est vide. Il est incompréhensible qu’après audition, notre client soit gardé par l’ANR, en violation de la loi », a-t-il déclaré deux jours auparavant.
Visage émacié, Kikuni a demandé à ses avocats de déposer plainte contre l’administrateur général de l’ANR pour les exactions qu’il aurait subies durant sa détention. Selon ses proches, l’état de santé de l’opposant est particulièrement préoccupant, nécessitant une prise en charge médicale urgente.
– Un contexte d’arrestation controversé –
Le jeune entrepreneur avait été arrêté dans des circonstances encore floues début septembre, ce qui avait immédiatement déclenché une vague de protestations parmi les militants des droits de l’homme et ses partisans. Selon plusieurs sources, cette arrestation serait liée à ses critiques envers les autorités et à son engagement politique en tant qu’opposant au régime actuel. Plusieurs observateurs estiment que cette arrestation s’inscrit dans une stratégie de musellement des voix dissidentes à l’approche des échéances électorales. Alors que la situation semble se compliquer pour Seth Kikuni, ses soutiens redoublent d’efforts pour alerter l’opinion nationale et internationale sur ce qu’ils considèrent comme un abus de pouvoir manifeste.