L’arrestation brutale lundi 2 septembre de Seth Kikuni par les agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR) a suscité une vive indignation au sein du Cadre de concertation des forces politiques et sociales. En début d’après-midi, des hommes du service de renseignement, ont fait irruption au bureau de l’opposant, muni d’un ordre de mission pour, selon eux, un supposé entretien avec l’administrateur général de l’établissement.
L’opposant Seth Kikuni, leader du parti politique Piste pour l’émergence @Photo Droit tiers.
Après un échange tendu, les agents n’ont pas hésité à recourir à la force pour contraindre le chef de file du parti PISTE à les suivre. “Après avoir été brutalisé, il a été emmené de force à la permanence du département de la sécurité intérieure, située en face de la Primature dans la commune de la Gombe, où il est détenu arbitrairement dans ce qui s’apparente à une véritable séquestration”, dénonce son parti.
Dans un communiqué publié peu après cet incident, le Cadre de concertation a vigoureusement dénoncé cette énième tentative d’intimidation par un pouvoir qu’il qualifie de défaillant, et qui ne recule plus devant la violation des droits et libertés fondamentales. Les signataires du texte ont exigé la libération immédiate et inconditionnelle de l’un de leurs. Plus loin, ils ont mis en garde le régime Tshisekedi contre toute autre action répressive visant les opposants, activistes de la société civile ou encore les journalistes.
L’organisation a également souligné que cet événement rentre dans une série de mesures restrictives, de persécutions et de représailles, visant à étouffer la dernière résistance démocratique au pays. « Ce n’est pas en muselant les voix dissidentes que ce régime parviendra à éteindre la flamme de l’espoir et du changement », martèle le communiqué.
Face à cette dérive autoritaire, les forces politiques et sociales réitèrent ainsi leur engagement à mener, en toute légalité, le combat pour la liberté, la justice, et la dignité du peuple congolais. Pour elles, la lutte continue et ne s’arrêtera pas tant que les droits fondamentaux des Congolais ne seront pas respectés.
Sur X, Moïse Katumbi a condamné la dérive du régime et exigé la libération de son allié. « Je condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation de notre camarade Seth Kikuni dont le seul crime est d’avoir usé de sa liberté d’expression. Ce genre d’acte intolérable ne fait qu’entretenir les divisions entre Congolais et entraîne la RDC sur une pente dangereuse », a-t-il fulminé.
Depuis son exil, en France, Jean-Claude Vuemba a décrié un climat de terreur entretenu, selon lui, par le régime Tshisekedi pendant que le président prône lui-même le dialogue. L’opposant juge inconcevable l’arrestation brutale de Seth Kikuni. A haute voix, il exige sa libération et plaide pour une véritable démocratie avant d’évoquer un quelconque dialogue.
L’interpellation de Seth Kikuni intervient juste après que le jeune leader, en compagnie d’autres membres du Cadre de concertation des forces politiques et sociales, a rencontré le président de l’Église du Christ au Congo. Pour l’opposition, cette arrestation orchestrée démontre clairement la volonté délibérée du régime de museler toute voix dissidente.