Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a demandé lundi lors de nouveaux pourparlers avec une mission du Fonds monétaire international que « les prochaines allocations qui viendront dans le cadre de la Facilité élargie de crédit soient orientées vers des projets d’investissement qui vont toucher directement les populations ».
A l’occasion, l’argentier national a exhorté la mission de porter ce message à Washington auprès des autorités du FMI.
Une nouvelle réunion stratégique entre le gouvernement congolais et la mission du FMI est prévue ce mardi 10 septembre 2024 à Kinshasa. Elle sera l’occasion d’approfondir les discussions entamées lundi, en vue de conclure deux nouveaux programmes avec cette institution de Bretton Woods. Les deux programmes portent notamment sur la Facilité élargie de crédit et sur la Facilité élargie de résilience et de durabilité. Le second programme est une nouvelle facilité pour appuyer le pays dans la lutte contre les effets du changement climatique.
Pour la partie congolaise, les réformes et les ressources qui seront mobilisées ou implémentées dans le cadre de ces programmes, doivent avoir un effet sur le vécu quotidien des populations et contribuer à la réduction de la pauvreté, a rapporté à la presse, Félicien Mulenda, le coordonnateur du Comité technique de suivi et évaluation des réformes (CTR).
En se lançant dans les négociations pour la conclusion de ces deux nouveaux programmes, le gouvernement entend renforcer la stabilité de la monnaie nationale qui se comporte déjà bien sur le marché de change depuis l’avènement du gouvernement Suminwa grâce aux stratégies implémentées par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi.
Les réserves de change ont certes augmenté sensiblement. On parle de plus de 6 milliards de dollars accumulés en termes de recettes et d’échanges. Les autorités ont demandé plus de flexibilité au FMI pour qu’en cas de besoin ou de choc, ces réserves puissent également contribuer à lutter contre la détérioration du franc congolais, à maintenir le franc congolais stable par rapport au dollar, a expliqué le coordonnateur de CTR.
Le gouvernement, à la faveur de cette réunion avec l’institution de Bretton Woods, a demandé « plus de flexibilité en matière d’endettement » au FMI. « Le pays a énormément de défis. Les besoins en financement, surtout pour les infrastructures, sont énormes. Et, les seuls apports en termes de Facilité élargie de crédit ne suffiront pas. Le message adressé au FMI est de lui demander plus de flexibilité en matière d’endettement conformément à la capacité d’endettement du pays qui est encore suffisamment élevé », a fait savoir Félicien Mulenda.
L’épidémie de variole de singe (Mpox), qui sévit en République démocratique du Congo, a aussi été évoquée lors de cette réunion. « Etant donné que c’est un choc imprévu qui est de nature à affecter les finances publiques et le budget, les autorités ont demandé au FMI de considérer la possibilité d’accorder une Facilité de soutien rapide au gouvernement pour lui permettre de lutter contre cette pandémie », a ajouté Mulenda.
L’expert a, en outre, rassuré que les différentes sollicitations de la partie congolaise ont été bien accueillies par la mission du FMI. Cette dernière, a-t-il enchaîné, a promis de porter ces sollicitations à Washington pour des réponses appropriées le moment venu.
Le ministre d’Etat au Budget, Aimé Boji Sangara et son collègue des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, ont présidé les discussions avec cette délégation du FMI qui séjourne depuis le 4 septembre dernier à Kinshasa.