Les forces politiques de l’opposition et de la société civile ont désapprouvé jeudi, les abus et dérives multiformes du régime en place. Un mémorandum accablant, lu par le député honoraire Ados Ndombasi, accuse l’administration Tshisekedi d’étouffer toute voix dissidente. La répression croissante bloque l’élan démocratique et piétine les libertés fondamentales.
Opposition et société civile unies contre les arrestations arbitraires et les violations des droits humains du régime Tshisekedi @Photo Droits tiers.
En sit-in devant le Palais de la Justice, les manifestants ont dressé un tableau sombre de la situation des droits de l’homme. Ils ont cité les multiples cas d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées et de détentions secrètes visant non seulement les politiciens, mais aussi les activistes des droits de l’homme et les citoyens ordinaires. Parmi les personnalités politiques citées figurent Seth Kikuni, Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi, Daniel Safu, ainsi que plusieurs autres défenseurs de droits humains à l’instar de Jack Sinzahera et Gloire Saasita. « Votre gouvernement semble avoir levé l’option de museler toutes les voix dissidentes et d’étouffer l’élan démocratique en procédant à des enlèvements, arrestations et détentions arbitraires. Cette méthode, devenue la marque déposée de votre régime, s’attaque à tous ceux qui dénoncent, dans le respect des lois, les abus flagrants de vos institutions », a martelé Ados Ndombasi devant le garde des Sceaux.
Plus loin, les protestataires ont exigé l’ouverture des enquêtes « sérieuses et impartiales » concernant l’assassinat de l’opposant Chérubin Okende, dont la mort reste une énigme (depuis juillet 2023). Cependant, les signataires ont désapprouvé l’impunité qui prévaut au sein des institutions sécuritaires et militaires. Ils se sont opposés à la non-poursuite des agents de l’État impliqués dans des meurtres et exactions. Pour eux, les massacres survenus dans les prisons de Makala ou les tueries de Kilwa et Luilu sont des exemples probants.
Les critiques se sont intensifiées sur le manque de justice pour les victimes de violences sexuelles dans les lieux de détention clandestins gérés par les services de sécurité comme la Demiap et l’ANR. Ces exactions, qualifiées d’inhumaines, violent ouvertement l’article 16 de la Constitution congolaise, qui garantit le droit à la dignité humaine.
Ayant écouté attentivement ces doléances, le ministre de la Justice a tenté de calmer la tension, affirmant avoir reçu le mémorandum et s’engageant à l’étudier : « Je vous ai entendu, un État de droit est celui qui donne la possibilité à tous les citoyens de manifester leurs inquiétudes », a-t-il déclaré devant les manifestants. Cependant, l’opposition attend des actions concrètes, estimant que la réponse du ministre ne suffit pas à apaiser la situation.