La Seine Musicale de Paris a vibré sous le rythme hypnotique de la rumba congolaise, portée par l’incontournable Héritier Watanabe. Dans une salle bondée de 6800 spectateurs, l’artiste a su imposer sa présence scénique, livrant un concert fascinant, son premier en tant que patron d’un orchestre en terre européenne. La bonne nouvelle ? Ce n’est que le début de son ascension. « Monsieur le chanteur » a annoncé son retour en 2025 dans la légendaire salle de l’Olympia, un lieu chargé d’histoire pour les artistes congolais, où des légendes comme feu Tabu Ley ont marqué de leur empreinte.
Héritier Wata, artiste musicien congolais emballant le public parisien samedi lors de son show à la Seine Musicale de Paris en France. @Photo Droits tiers.
Wata est déterminé à poursuivre son émulation, mais reste guidé par une force supérieure, voilà pourquoi c’est sur une note spirituelle qu’il a clôturé sa performance avec : « Opona Nga », morceau tiré de son album « Chemin de la gloire ». Le compositeur de « Confession intime » résolument tourné vers l’avenir, n’oublie pas pour autant ses racines et les figures tutélaires qui l’ont façonnées. D’où, le clou de son premier spectacle, cerise sur le gâteau, était l’apparition de Werrason, son ex-patron au sein de Wenge Musica Maison Mère (WMMM).
Invité par son ancien protégé, le « roi de la forêt » a rejoint le podium avec une entrée triomphale. Loin de se contenter d’une simple apparition, le « Phénomène » a offert au leader de l’orchestre « Team Wata » une lampe torche symbolique. Un geste significatif traduisant le passage du flambeau musical, tout en le chargeant de « défendre la musique congolaise partout dans le monde ».
La performance fut suivie de louanges bien méritées pour le jeune leader, qui venait de remplir la salle parisienne à ras bord. Pendant près de 25 minutes, Noël Ngiama Makanda et ses trois musiciens ont fait revivre la magie de « Wenge Musica Maison Mère ». Ils ont interprété des classiques tels que : Fidélité d’amour (chanson de l’album : Temps Présent) et Augustine (titre tiré de l’album : Solola Bien) accompagnés par la team Wata.
L’estrade a littéralement explosé de dynamisme quand Jamaïque, actuel atalaku (musicien d’animation) de Werra, a magistralement repris des sons dansants des anciens animateurs, comme Bill Clinton et Lobeso du groupe WMMM. Le public parisien a bénéficié d’une prestation subjugante.
Touché par cet acte de soutien, « Moto na tembe » n’a pas manqué de rendre hommage à celui qu’il appelle « le grand formateur ». « On arrive dans son orchestre comme des diamants bruts, mais il nous taille et nous polit. Pour ma première en Europe, je voulais qu’il soit là pour lui rendre hommage ». Ce geste symbolique n’a fait qu’accentuer l’osmose artistique entre père (Werra) et fils (Héritier) dans la musique.
– But Na Filet et DJ Momboschi ont participé à la fête –
« La pulga » a offert une belle visibilité aux jeunes musiciens de son pays en leur allouant chacun près de 5 à 10 minutes pour communier avec le public parisien, témoignant ainsi d’un véritable coup de pouce et d’un esprit d’ouverture. Il s’agit notamment de But Na Filet, ancien membre du groupe Villa Nova de Fabregas, actuellement en froid avec Héritier Watanabe. Il a interprété son célèbre titre « Choix », aux côtés de DJ Mombochi, auteur des tubes à succès comme « Mbongo », « Esende » et « Dot », qui ont maintenu une ambiance électrisée tout au long du spectacle.
La prestation d’Héritier Wata a été à la hauteur des attentes. Mélangeant ses plus grands succès avec une énergie débordante, l’artiste a démontré qu’il est désormais l’une des références de la musique congolaise moderne. Connu pour sa rigueur, sa passion, et le dévouement à son art, Héritier n’a de cesse de repousser ses limites et d’impressionner par la qualité de ses performances scéniques. Il convient de rappeler qu’au sein de Wenge, l’auteur de la chanson « De la République » avait participé à tous les concerts en Europe, dont le légendaire double Zénith en 2002.