Heureux qui comme Jacques Kyabula Katwe a fait un enrichissant voyage en Chine dans la suite du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. En marge du forum Chine-RDC qui découlait du méga-forum Chine-Afrique, le gouverneur du Haut-Katanga, province minière par excellence du sud-est congolais, Kyabula Katwe a plutôt mis en exergue devant ses interfaces chinois, les énormes potentialités agricoles de la province.
Jacques Kyabula Katwe, le gouverneur de la province du Haut-Katanga a participé au Forum Chine-RDC en marge du Forum Chine-Afrique @Photo Droits tiers.
“Nous avons soumis des projets qui sont prioritaires. Aujourd’hui, avec l’exploitation des mines dans notre région, nous avons un déficit en termes de production agricole, c’est-à-dire nous avons besoin d’être appuyés. Le projet consisterait à cultiver cent mille hectares l’an de maïs. Pour cela, nous avons besoin d’un partenariat gagnant-gagnant avec la Chine, soit accéder au crédit chinois, soit avoir des investisseurs chinois qui viennent œuvrer dans ce secteur”, a-t-il fait savoir.
Le Haut-Katanga veut relever le pari d’une autosuffisance alimentaire concernant le maïs. Avec 100.000 hectares, la province, fait comprendre le gouverneur, produit 500 000 tonnes de maïs. Or les besoins du Haut-Katanga titillent les 750 000 tonnes/l’an. “Mais, actuellement, la production locale est évaluée à 250.000 tonnes. L’objectif est de ne plus importer le maïs”, a confié Jacques Kyabula Katwe. Tout naturellement, le gouverneur du Haut-Katanga a évoqué avec les potentiels investisseurs de l’empire du Milieu, la richesse-phare de la province, les mines.“J’ai parlé de la province du Haut-Katanga qui a accueilli plus d’une trentaine de sociétés chinoises qui exploitent les cuivres, principalement et les cobalts. Et l’impact n’est pas négligeable sur le terrain. L’impact sur le plan économique, sur le plan de l’emploi, mais aussi sur le plan social”.
Le Haut-Katanga et le Lualaba constituent, de par leurs configurations et données géologiques, deux provinces siamoises. À Beijing (Pékin), Jacques Kyabula et sa collègue lualabaise, FIfi Masuka, se sont employés à faire le marketing de leurs entités respectives dans la finalité d’attirer davantage des investisseurs chinois à rejoindre l’élan de la transformation industrielle locale.
“Pour la province du Lualaba, nous avons beaucoup de mines. nous avons encore beaucoup de réserves qui sont en train de chercher des investissements. Les mines, sans l’énergie, nous n’avons pas de développement. Tout développement passe par l’énergie. C’est pourquoi je continue à lancer l’appel. Et je sais que nous avons eu beaucoup d’oreilles qui ont écouté l’appel à l’investissement dans les mines, spécialement dans l’énergie”.
Le forum Chine-RDC sur les investissements aura été un cadre judicieux d’échanges au profit de la RDC, assure Jacques Kyabula. Durant deux jours, a-t-il expliqué, les principaux décideurs dans divers secteurs et domaines socio-économiques, dont le numérique, les infrastructures, l’agriculture, l’industrie manufacturière … les mines, côté congolais, et leurs homologues chinois, ont présenté les résultats remarquables issus des relations économiques sino-congolaises.
Selon le gouverneur du Haut-Katanga, la première édition du forum RDC-Chine s’est clôturée sur une note de totale satisfaction. Elle a été marquée par des discussions franches, enrichissantes conduites, pour la partie congolaise, par le VPM et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba Gombo représentant du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
D’après M. Kyabula, le ciel des rapports entre la RDC et la Chine est désormais débarrassé de tout nuage de tensions dans n’importe quel domaine que ce soit. Il s’observe, note le gouverneur du Haut-Katanga, un respect mutuel et un bénéfice partagé autour des partenariats économiques. Le rééquilibrage en 2021 du contrat mines contre infrastructures ayant permis de mobiliser 7 milliards de dollars américains en est l’une des preuves.
“Je me suis rendu compte que, confie Kyabula Katwe, la volonté réelle de deux chefs d’État de rapprocher davantage leurs deux pays sous forme d’une coopération stratégique est vraiment en train de prendre son essor. J’ai senti qu’il y a eu un engouement, c’est-à-dire qu’il y a eu une forte communauté congolaise ainsi que chinoise. Et il y a une volonté réelle de pouvoir marcher ensemble”, a-t-il assuré.