L’inspection générale du Travail, comme à ses habitudes, a tourné en bourrique voilà pratiquement plusieurs mois, des anciens employés de First Bank of Nigeria, succursale de Kinshasa. Les infortunés disposeraient même de faisceaux d’indices d’une certaine connivence entre l’Inspection et leur ancien employeur.
First Bank s’est bâtie la triste renommée de traîner telle une étoffe en lambeau sur un sentier tortueux et sinueux, tout agent congolais avant de lui verser son décompte final. Désormais, il n’y a plus que le ministre de tutelle, celui du Travail, Ephraim Akuakua, pour contraindre First Bank à honorer ses engagements vis-à-vis de ses anciens travailleurs.
Pourquoi donc les agents honnêtes doivent-ils devenir les victimes des pratiques répréhensibles de First Bank ? La banque, ce n’est plus une révélation, a fait preuve de pratiques douteuses envers ses employés au Nigeria, et s’active, devant la passivité, le laxisme et la malléabilité des autorités congolaises face aux pots-de-vin et back-chich, à appliquer ces mêmes tactiques en RDC, révèle un ex-agent.
À ceux qu’elle a déjà payé le décompte final, First Bank, apprend-on, imposerait des modalités assimilables au rapport entre un maître et son esclave. Les bases du calcul de la somme à verser aux anciens travailleurs sont en parfaite inadéquation avec le code du travail congolais.
Pire, First Bank refuse toute implication de l’Inspection générale du travail, par ailleurs, facilement corruptible, dans le calcul des indemnités de départ, dénonce un lanceur d’alerte. Au ministre du Travail de s’activer pour que la RDC renforce l’application de ses lois du travail, protège les inspecteurs du travail contre la corruption et garantisse que les juges restent impartiaux.
La RDC a également ratifié des conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui prohibe notamment le travail forcé. Les entreprises privées exploitent plutôt l’anachronisme du code du travail vieux de 22 ans et autres lacunes pour contourner les droits de travailleurs, en particulier lorsqu’il s’agit de la fin de contrat. Hélas, la corruption s’est propagée tel un virus dans le corps des entités publiques censées assurer la protection des droits des travailleurs en tête desquelles l’Inspection générale du travail, fustige un syndicaliste interne.
Lorsque les travailleurs portent, par ailleurs, leurs affaires devant les tribunaux, les entreprises concernées, particulièrement les banques, utilisent toutes sortes d’excuses pour retarder les procédures, prolongeant ainsi la souffrance des employés, déplore cet ex-agent de FBN.
Les anciens banquiers prennent faits et causes pour l’actuel ministre de la Justice, Constant Mutamba, dans sa croisade contre des magistrats véreux et vénaux. “Le ministère chargé du Travail de la RDC doit jouer un rôle essentiel dans la protection des droits des travailleurs”, renchérit-il. Malheureusement, son manque d’action laisse les employés vulnérables. Attendons de voir le ministre du Travail et de la prévoyance sociale, Ephraim Akuakua, à l’œuvre. Le présent cas étant un test de son efficacité.