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Christian Lepira : “Céline Banza n’a jamais touché ses droits d’auteur en RDC”

Depuis quelques mois, la musique congolaise connaît un rebond à l’international surtout avec le retour des concerts en Europe. Si cette réalité est palpable, pour Christian Lepira, il reste encore du chemin à parcourir. En effet, la visibilité internationale se limite à quelques noms, en raison d’un déficit de promotion à l’échelle planétaire et de partenariats avec les grands distributeurs de musique, mais pas seulement.

Par Grady Mugisho

Christian Lepira regrette que Céline Banza n’ait jamais perçu ses revenus liés à ses droits d’auteur en RDC @Photo Droits tiers.

publié le 27 septembre 2024 à 05:30:00

La gestion des droits d’auteur est un autre sac de nœuds. La plupart des artistes ne vivent pas de leurs droits sur le territoire congolais. Céline Banza en est un exemple parfait. Selon son manager, la chanteuse n’a jamais été informée par la SOCODA de la moindre collecte concernant ses droits d’auteur. Malgré son regret, Christian Lepira reste optimiste, saluant les efforts que la ministre de la Culture déploie pour remédier à ce déficit.

Ouragan : Comment voyez-vous l’évolution de la scène musicale congolaise ces derniers temps ?

Christian Lepira : La scène musicale en RDC a connu une évolution fascinante ces dernières années. Nous assistons à l’émergence de jeunes talents qui, tout en puisant dans les racines profondes de la musique congolaise, apportent de nouvelles sonorités. Le défi réside néanmoins dans la structuration de cette dynamique pour lui donner une résonance internationale plus significative.

D’après vous, quelles sont les principales difficultés auxquelles les artistes congolais font face actuellement ?

Les artistes congolais sont confrontés à un ensemble d’obstacles qui freinent leur ascension. En premier lieu, l’inexistence d’infrastructures culturelles et musicales modernes limite grandement leurs possibilités d’épanouissement artistique. La gestion des droits d’auteur est un autre casse-tête : peu d’artistes bénéficient d’une protection juridique efficace, et les instances censées protéger leurs intérêts sont souvent perçues comme inefficaces. En outre, la visibilité internationale reste réduite à quelques noms, en raison d’un déficit en termes de promotion à l’échelle globale et de partenariats avec les grands distributeurs de musique.

Les jeunes talents congolais bénéficient-ils d’un soutien suffisant pour l’évolution de leur carrière musicale ?

Malheureusement, le soutien apporté aux jeunes talents en RDC est encore largement insuffisant. Bien que des initiatives existent, elles demeurent éparses et ne parviennent pas à répondre aux besoins criants de formation et de mentorat. Les plateformes qui pourraient permettre à ces jeunes artistes de s’exprimer et de se structurer restent peu nombreuses, ce qui freine leur progression. En conséquence, nombreux sont ceux qui, malgré un talent indéniable, ne parviennent pas à se frayer un chemin dans un environnement encore trop peu propice à leur éclosion.

Quels sont les facteurs qui freinent la reconnaissance mondiale de certains artistes congolais ?

L’un des freins majeurs à la reconnaissance mondiale des artistes congolais réside dans le manque de structuration du marché musical local. L’absence de mécanismes solides pour distribuer leur musique sur des plateformes internationales et un déficit en matière de promotion globale empêchent les artistes d’exploiter pleinement leur potentiel. De plus, il y a un écart entre l’effervescence créative locale et la capacité des artistes à se connecter avec les grands circuits de l’industrie musicale mondiale, ce qui limite leur visibilité en dehors des frontières africaines.

Comment percevez-vous l’efficacité des lois sur les droits d’auteur en RDC ? Sont-elles suffisantes pour protéger les artistes ?

Les lois en matière de droits d’auteur existent en RDC, mais elles souffrent d’une application limitée et inconsistante. Trop souvent, les artistes se retrouvent lésés, incapables de percevoir les revenus qui leur reviennent. Il y a encore un long chemin à parcourir pour que ces lois soient véritablement mises en œuvre et respectées. Les efforts actuels de réforme montrent une volonté de changer les choses, mais ces avancées devront être accompagnées d’une volonté politique forte pour que la protection des droits d’auteur devienne une réalité tangible pour tous les artistes.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience personnelle en tant que manager face aux questions de droits d’auteur pour un artiste comme Céline Banza ?

Céline Banza, inscrite à la Sacem, n’a, jusqu’à présent, rencontré aucun problème majeur concernant ses droits d’auteur à l’international. Ce qui surprend toutefois, c’est l’absence totale de revenus issus de la RDC. La Socoda, qui est censée collecter ces fonds pour les œuvres diffusées localement, ne nous a jamais informés de la moindre collecte. Plus encore, le nom de Céline Banza ne figure jamais sur les listes qu’elle publie. Nous gardons espoir que les initiatives du ministère permettront à Céline de percevoir enfin les droits qui lui reviennent dans son propre pays.

Quels efforts sont déployés pour améliorer la gestion des droits d’auteur et assurer une rémunération équitable aux artistes en RDC ?

Des initiatives commencent à voir le jour, notamment au sein du ministère de la Culture concernant la gestion des droits d’auteur. Mais il reste encore beaucoup à faire pour professionnaliser le secteur, en particulier en matière de collecte et de redistribution des droits. Il est essentiel que les artistes puissent vivre de leur art.

Comment voyez-vous l’avenir de la musique congolaise, tant en termes de contenu que de reconnaissance internationale ?

Je suis très optimiste quant à l’avenir de la musique congolaise. Avec l’avènement des technologies numériques et la montée des plateformes de streaming, les artistes congolais ont désormais plus de possibilités pour toucher un public international. Cependant, pour garantir une reconnaissance durable, il est essentiel de renforcer les structures locales et d’investir dans la formation professionnelle des artistes et des gestionnaires. La musique congolaise, riche en diversité et en créativité, a un immense potentiel pour briller à l’échelle mondiale.

Quelles mesures pourraient être mises en place pour mieux encadrer les jeunes talents congolais et les protéger sur le plan juridique et financier ?

Pour offrir un cadre plus sécurisé aux jeunes talents, il est impératif de créer des organismes locaux dédiés à leur formation et leur encadrement. Cela passe par la mise en place des accords avec des organisations internationales pour professionnaliser le secteur et garantir aux artistes une protection juridique adéquate. Un renforcement des partenariats avec des labels et distributeurs internationaux serait également nécessaire pour permettre une meilleure insertion des talents dans les circuits globaux de l’industrie musicale.

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Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau a annoncé mercredi 2 octobre avoir ordonné au préfet de Mayotte d’organiser des «vols groupés» pour reconduire les ressortissants de la République démocratique du Congo dans leur pays. «Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo», a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, interrogé par la députée RN Anchya Bamana.


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L’événement est organisé par le ministère de l’Environnement et développement durable avec l’appui de la FAO et d’autres partenaires comme le Fonds de l’environnement mondial (FEM). Le clou de cette activité a été le lancement de la phase de préparation du projet intitulé : “conservation communautaire de la biodiversité et des moyens de substance dans le contexte du changement climatique en RDC”.

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