L’Envol s’emporte suite aux récentes violences survenues à travers le pays. Après le massacre de 9 membres d’une secte à Kilwa et la mort de plus de cinquante Wazalendo à Goma, le parti de Sesanga s’offusque face au carnage survenu à la prison centrale de Makala à Kinshasa. Selon le chiffre officiel, 129 détenus ont perdu la vie dans la nuit du 1er au 2 septembre, mais des sources officieuses, a-t-on expliqué dans un communiqué, évoquent un bilan encore plus lourd.
Delly Sesanga, leader du parti Envol @Photo Droit tiers.
Cet événement tragique, marqué également par des femmes violées et des blessés graves, symbolise pour cette organisation politique, « le chaos qui règne sous le régime de Félix Tshisekedi ». Le parti de l’opposition qui qualifie cet acte de crime contre l’humanité, insiste sur la nécessité de mener des enquêtes indépendantes pour établir la vérité sur les circonstances de cette tuerie. « Le peuple a droit à la vérité sur ces faits graves qui fâchent la vie des Congolais ».
Sesanga et son parti dénoncent également l’utilisation de cette tragédie à des fins de propagande politique par le gouvernement. Le comportement du ministre de la Justice a été dénoncé. L’Envol lui reproche d’avoir transformé la prison de Makala en un lieu de meeting politique, au lieu de prendre des mesures concrètes pour améliorer les conditions de détention des prisonniers.
Les critiques d’Envol ne s’arrêtent pas là. Le parti condamne les restrictions imposées aux familles de détenus, les privant de la possibilité d’apporter de la nourriture à leurs proches, une situation qui expose les prisonniers à la famine. Pour ce parti de l’opposition, les récents événements à Makala sont l’illustration de l’incapacité du gouvernement à gérer les crises carcérales.
A haute voix, le parti réitère son appel à une refondation de la politique pénitentiaire du pays, soulignant la nécessité de construire de nouvelles prisons et de rénover les infrastructures existantes pour une véritable réinsertion sociale des citoyens ayant purgé leur peine. Delly Sesanga a insisté sur l’urgence des mesures concrètes : « Il est impératif que le gouvernement cesse d’ignorer cette priorité nationale pour améliorer les conditions de détention et assurer une réinsertion sociale efficace des citoyens ayant purgé leur peine ».
Entre-temps, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Ngaliema, siégeant en audience foraine à la prison centrale de Makala, a ouvert, ce jeudi 5 septembre 2024, le procès contre les détenus qui ont tenté de s’évader de ce centre pénitentiaire lundi dernier à Makala. Jugés en procédure de flagrance, ils sont notamment accusés d’incendie volontaire et de viol.