Carnage de Makala, le CSM réclamerait la tête de Samuel Mbemba
Une tête pourrait tomber dans le gouvernement Suminwa suite à la tentative d’évasion à la prison centrale de Kinshasa et le carnage qui s’en est suivi. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’a guère digéré certaines mesures et allégations du vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba qu’il accuse de livrer les magistrats (assis) à la vindicte populaire.
Par Kokolo Jean
Les magistrats lisant la déclaration musclée sur la situation de l’évasion de Makala @Photo Droits tiers.
publié le 4 septembre 2024 à 18:22:51
Le bureau du CSM, en tête duquel Dieudonné Kamuleta Badibanga, s’est réuni ce mercredi 4 septembre 2024 dans la salle des plénières de la Cour constitutionnelle, place Royale à Kinshasa Gombe pour donner suite aux propos de Samuel Bemba.
Le bureau du CSM que comptent notamment Jean-Paul Nkokesha, procureur général (PG) près la cour constitutionnelle, Elie-Léon Ndomba, premier président à la Cour de cassation et son PG Firmin Mvonde ainsi que Mme Marthe Odio, première présidente au Conseil d’État, s’inscrit en faux face aux déclarations du vice-ministre de la Justice, un proche de Mboso Nkodia, qui accuse les magistrats d’être responsables de la tentative d’évasion à la prison centrale de Kinshasa.
Écrit en style catilinaire, le communiqué sanctionnant la réunion du CSM a été lu par le premier vice-président du bureau Jean-Paul Mukolo Nkokesha, Kamuleta et Mvonde à ses côtés comme pour marquer leur total aval.
De l’avis des analystes, il pleuvra des hallebardes, lors du Conseil des ministres de ce vendredi 6 septembre, sur un vice-ministre qui a attisé le feu dans les relations sulfureuses entre les magistrats et le ministère de la Justice.
L’arrestation lundi 2 septembre de Seth Kikuni Madidi, président du parti “Piste pour l’émergence (PE)” préoccupe au plus haut point l’ONG “la Voix des sans voix pour les droits de l’Homme (VSV)”.
L’ancien ministre de la Santé, Oly Ilunga Kalenga, a quitté lundi 9 septembre, la prison centrale de Makala, après avoir purgé une peine de cinq ans pour détournement de fonds publics. Arrêté en août 2019, puis condamné en mars 2020 pour le détournement de plus de 400 000 dollars destinés à la riposte contre le virus Ebola, Ilunga maugrée. Sa sortie de prison est considérée comme la fin d’un long feuilleton judiciaire que ses proches ont toujours qualifié “d’injuste”.