La Cour d’appel de Kinshasa-Gombe a été saisie d’une plainte émanant du gouverneur de la ville, Daniel Bumba, contre trois journalistes, Patrick Lokala, Yves Buya et Siméon Isako. Ceux-ci sont accusés d’imputations dommageables pour avoir porté atteinte à la réputation et à l’honneur de l’autorité urbaine à travers des publications sur les réseaux sociaux.
Daniel Bumba, gouverneur de la ville province de Kinshasa. @LÉGENDE : Photo Droits tiers.
Les conseils de Bumba expliquent qu’en date du 28 août 2024, les comptes X (ex-Tweeter) de ces hommes des médias ont relayé un article accusant le successeur de Ngobila d’avoir détourné des fonds publics. Diffusé sous le titre “RDC ! urgent ! Kinshasa : le gouverneur Daniel Bumba éclaboussé par un nouveau scandale de détournement”, l’article affirme que le chef de l’exécutif provincial aurait débloqué plus de 860 000 USD (soit plus de 2 milliards de francs congolais) pour prétendument payer les membres du gouvernement provincial sortant et leurs cabinets pour le mois de juillet.
Cependant, poursuit la même source, les bénéficiaires n’auraient jamais reçu leurs indemnités. Ensuite, précise le collectif du plaignant, les trois journalistes ont rapporté que cette situation a engendré une frustration généralisée parmi les ministres, dont certains, toujours selon leurs propos, n’auraient même pas de bureaux pour travailler. Ces affirmations largement relayées sur plusieurs plateformes, notamment Facebook et des groupes WhatsApp, ont provoqué, selon les avocats du gouv, des dommages considérables à la réputation de leur client. « […] Ces publications sont mensongères et nuisent non seulement à son image publique mais aussi à celle de la ville de Kinshasa, en risquant de décourager les investisseurs potentiels », ont-ils décrié.
Dans sa plainte déposée à la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, la défense de Daniel Bumba soutient que la liberté de la presse, bien qu’inscrite dans la Constitution congolaise, doit s’exercer dans le respect de la loi et des droits d’autrui. Elle a fait savoir que les accusations portées à l’encontre de leur client sont non seulement fausses, mais également diffamatoires, et ont gravement porté atteinte à sa probité morale. Par conséquent, ils sollicitent l’ouverture d’un dossier pénal à l’encontre des journalistes concernés et réclament justice pour les préjudices causés. Dans les rangs des accusés, on constate la sérénité. Visiblement, les journalistes mis en causent sont sûrs de leurs sources.
L’affaire est désormais entre les mains de la justice qui devra trancher sur la véracité des allégations faites par les journalistes et déterminer si les limites de la liberté de la presse ont été franchies. L’issue de ce procès s’annonce cruciale, non seulement pour l’image de l’autorité urbaine, mais aussi pour la relation entre les autorités publiques et les médias.