34 ans après, la démocratie reste constipée en RDC
Depuis 1990, la République démocratique du Congo, à l’instar de la majorité des pays africains, a embrassé la démocratie comme système de pensée politique. Plus de trois décennies après, de nombreux questionnements demeurent. Le système passe inaperçu bien qu’il s’avère avoir pénétré au Congo-Kinshasa.
Par Dan Kalala Kalambay
Le directeur exécutif de l’EHEPJ, Dieudonné Nkishi lors de la conférence-atelier sur la démocratie post-bipolarité en Afrique. De nouvelles perspectives démocratiques au développement du continent @Photo Droits tiers.
publié le 28 septembre 2024 à 11:29:37
Les crises sociales et politiques ont toujours remis en question l’effectivité de la démocratie en RDC. Elle est constipée puisqu’elle n’est pas entretenue, indique un politologue. D’autant plus que le peuple congolais n’a pas cette volonté de l’exécuter. Est-ce un signe de malaise ? Est-ce un d’un désintérêt ?. Difficile de répondre.
Lors d’une conférence-atelier organisée vendredi 27 septembre dans la salle Henry Saint Pierre Claver du collège Boboto à Kinshasa par l’École de hautes études politiques et juridiques (EHEPJ), plusieurs chercheurs, acteurs politiques ainsi que les membres de la société civile, se sont penchés sur la question de la “démocratie post-bipolarité en Afrique. De nouvelles perspectives démocratiques au développement du continent”.
L’activité s’inscrivait dans le cadre de la Journée internationale de la démocratie célébrée le 15 septembre de chaque année. Les échanges ont tourné autour de trois principales thématiques à savoir “Élections en République démocratique du Congo, démocratie brisée”, “Genre et démocratie post-bipolarité” ainsi que “Démocratie, droits de l’homme et développement”.
Abordant la première thématique, le directeur exécutif de l’EHEPJ, Dieudonné Nkishi s’est étendu sur la pénétration de la démocratie au pays de Lumumba depuis la fin de la dictature mobutienne. “La démocratie a été importée en RDC suite au souci de mettre fin à la dictature, l’idée de la démocratie n’est idée que lorsque lorsqu’elle est vécue dans le fait par le peuple. La démocratie que nous sommes venus parler aujourd’hui et que nous refusons de célébrer, est une idée qui a été érigée en système pour espérer avoir un gouvernement idéal”, a-t-il précisé.
Dans son intervention, le scientifique a soutenu la démocratie réelle (concrète) au détriment de celle idéelle ou idéale, question pour lui de contextualiser un système conforme aux réalités congolaises. “Si nous n’apportons pas de réformes, il y aura de la démocrature, et la démocrature n’a jamais été une bonne chose pour un peuple. La réforme qu’il faut, c’est partir de la démocratie idéale ou idéelle vers la démocratie réelle ou concrète. La démocratie est un concept scientifique, il faut continuer à le creuser pour offrir à la nation congolaise un concept de démocratie qui soit conforme à nos réalités”, a suggéré M. Nkishi.
A son tour, Mme Josiane Kalenga, la secrétaire exécutive de la Dynamique des femmes candidates dans la commission des relations publiques (Dynafec), a noté, lors de son exposé, les améliorations enregistrées dans l’accès de la femme aux postes décisionnels. Le taux est évalué aujourd’hui à 31%, s’est-elle flattée. L’activiste a invité les uns et les autres à impliquer les femmes dans le processus démocratique et de paix en RDC.
Parmi les panélistes à ce grand rendez-vous intellectuel figurait aussi le président de la Commission nationale de droits de l’homme en RDC. Devant l’assistance, Paul Nsapu a fait observer que la démocratie offre de nouvelles perspectives pour le développement du pays. Pédagogique, il a mis l’accent sur l’interconnexion entre “droits humains et justice”, deux concepts considérés parmi les grands piliers de la démocratie.
Selon Nsapu, les violations des droits de l’homme nuisent à la cohésion nationale. Le numéro un de la CNDH a, en outre, démontré l’engagement de son institution dans la promotion des droits de l’homme, de la bonne démocratie, de la justice équitable pour le développement et de la sauvegarde de la souveraineté du pays.
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau a annoncé mercredi 2 octobre avoir ordonné au préfet de Mayotte d’organiser des «vols groupés» pour reconduire les ressortissants de la République démocratique du Congo dans leur pays. «Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo», a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, interrogé par la députée RN Anchya Bamana.
L’événement est organisé par le ministère de l’Environnement et développement durable avec l’appui de la FAO et d’autres partenaires comme le Fonds de l’environnement mondial (FEM). Le clou de cette activité a été le lancement de la phase de préparation du projet intitulé : “conservation communautaire de la biodiversité et des moyens de substance dans le contexte du changement climatique en RDC”.