RDC : les étudiants réfugiés boursiers DAFI et HCR outillés pour mieux entreprendre
Les jeunes étudiants réfugiés boursiers du programme DAFI financé par l’Allemagne à travers le HCR en République démocratique du Congo ont appris de nouvelles stratégies mais aussi de bonnes pratiques dans le domaine entrepreneurial. L’objectif étant d’impulser l’économie urbaine dans leurs communautés.
Par Alexis Emba
Des jeunes étudiants réfugiés participant à l’atelier annuel DAFI 2024 autour du thème consacré à l’émancipation des jeunes réfugiés dans l’économie urbaine @Photo Droits tiers.
publié le 11 août 2024 à 17:17:33
“Vous avez bénéficié des connaissances partagées par des formateurs et d’experts, vous êtes mieux outillés sur de bonnes pratiques, des stratégies novatrices, question de stimuler votre engagement pour assurer le développement de vos communautés et celles d’accueil”, a expliqué Mme Ilunga Eden, assistante protection et représentante du secrétaire permanent de la Commission nationale des réfugiés (CNR), à la fin de l’atelier annuel DAFI 2024 organisé du 8 au 9 août à Kinshasa.
A l’occasion, elle a loué l’accompagnement des formateurs et experts, lesquels ont partagé leurs compétences avec clarté, pédagogie et enthousiasme. “Nous avons beaucoup appris grâce à votre maîtrise sur des thématiques choisies en lien avec l’émancipation des jeunes étudiants réfugiés dans l’économie urbaine”, a-t-elle souligné. L’assistante protection de la CNR a exhorté les apprenants à mettre en pratique les connaissances apprises et surtout à partager aussi cette formation afin d’atteindre l’objectif commun, celui de transformer les différents défis en des opportunités.
Je suis convaincu que les jeunes réfugiés ont su tirer profit des connaissances acquises lors de cet atelier et cela permettra de relever les défis auxquels ils sont confrontés, a-t-elle ajouté.
Pour Aida Kongawi, la présidente des étudiants boursiers DAFI-RDC, les enseignements reçus leur ont permis d’avoir des compétences et ressources nécessaires pour s’intégrer avec succès dans l’économie des villes. Elle a invité ses pairs à mettre en pratique les connaissances acquises dans l’objectif d’atteindre l’autonomie. Kongawi a fait observer que des formations professionnelles adaptées au marché du travail urbain offertes par le HCR, des bourses d’études octroyées ne suffisent pas. Et pour une bonne prise en charge efficace et globale, il faudrait capitaliser les opportunités, sensibiliser les employeurs et les communautés urbaines à la situation des jeunes réfugiés, promouvoir la diversité sur les lieux de travail, lutter contre la discrimination, organiser d’autres activités sur les modalités pratiques de la recherche d’emploi et des procédures de recrutement.
Peu avant la fin des travaux, les participants ont suivi les exposés et le partage d’expériences de différents intervenants en référence aux sous-thèmes en lien avec la thématique principale : “émancipation des jeunes réfugiés dans l’économie urbaine”.
Se penchant sur comment créer une entreprise, M. Makolo Olivier, formateur et expert en entrepreneuriat et élaboration de business plan, a encouragé les participants à s’adonner à l’entrepreneuriat. De leur côté, Giscard Midi, expert en communication et marketing ainsi que John Clever Nzasi, ont développé de nouvelles pistes pour leur permettre de trouver un emploi dans le secteur de nouvelles technologies de l’information et de la communication. En revanche, le Centrafricain Hocsène Ngambou, directeur gérant de Global services solutions, a mis en exergue son parcours de fondateur d’une société.
Il en est de même pour Fulbert Balolage, assistant politique, presse et culture de l’ambassade d’Allemagne, qui a témoigné sur son expérience, avant d’inciter ces jeunes à être cultivés, à avoir le goût de l’excellence, à saisir des opportunités, à bannir la paresse, la facilité et surtout à suivre plusieurs formations.
L’atelier de deux jours (8 au 9 août 2024) a été organisé en présentiel et en ligne avec les bénéficiaires de la bourse du programme DAFI financé par la République fédérale d’Allemagne à travers le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), programme mis en œuvre par l’Association pour le développement social et la sauvegarde de l’environnement (ADSSE). Les travaux ont connu la participation des boursiers DAFI et HCR de Lubumbashi, Gbadolite, Goma, Bukavu, Bunia, Gemena. Des anciens étudiants boursiers DAFI ont été aussi associés.
Depuis 1992, le gouvernement allemand finance le programme “Initiative académique allemande Albert Einstein (DAFI) visant à aider les jeunes réfugiés à effectuer leurs études supérieures dans les pays d’accueil”. Le programme responsabilise les jeunes femmes et hommes réfugiés pour qu’ils apportent leurs connaissances, leurs compétences et leur leadership à la communauté des réfugiés et à la communauté hôte. En RDC, la bourse DAFI est opérationnelle depuis 2019. Elle compte actuellement 89 boursiers en cours d’études à travers le pays.
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