Le tandem Mutamba-Kamuleta pour éradiquer les crimes économiques
Aux grands maux, de grands remèdes. Face à la banalisation des crimes économiques, de corruption à ciel ouvert même des instances judiciaires, le ministre d’État en charge de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, a pris l’option de démocratiser la traque des criminels économiques en s’associant toutes les couches populaires, et naturellement, le pouvoir judiciaire.
Par Nadia Abija Sheruja
Le ministre d’État chargé de la Justice, Constant Mutamba et le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta @Photo Droits tiers.
publié le 9 août 2024 à 11:43:22
Neutraliser l’activisme des criminels économiques et financiers en RDC, le sujet a été au centre du tête-à-tête, mercredi 7 août 2024, au bureau du président de la Cour constitutionnelle, Place Royale, entre Dieudonné Kamuleta et le ministre d’État en charge de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba. Dieudonné Kamuleta est également, on le sait, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). C’est sous cette casquette qu’il a également fait part de divers problèmes auxquels est confrontée la magistrature au ministre d’État.
Au sortir de l’audience, Constant Mutamba a livré ses impressions sur ce premier entretien direct avec le président du CSM. “Depuis que le chef de l’État m’a nommé ministre d’État ministre de la Justice et garde des Sceaux, je n’ai pas eu l’occasion de m’entretenir en officiel avec le président du Conseil supérieur de la magistrature qui se trouve être à la fois président de la Cour constitutionnelle. Le ministre de la Justice, au regard de notre arsenal juridique est le pont entre les pouvoirs exécutif et judiciaire”, a fait comprendre Mutamba. Et d’ajouter, “il était important d’harmoniser les vues sur un certain nombre de choses notamment la manière de collaborer parce que nous sommes obligés de collaborer pour la meilleure administration de la justice”. Et concernant la traque des criminels économiques suite à laquelle Dieudonné Kamuleta a déjà entrepris à sensibiliser les organes de l’appareil judiciaire congolais, Constant Mutamba a dit partager une convergence de vues avec le président du CSM d’autant plus que le magistrat suprême lui-même en a fait une priorité.
“Le chef de l’État nous a assigné un certain nombre d’instructions, et il était bon de pouvoir les communiquer au président du CSM”, a déclaré le ministre d’État. “Et lui aussi m’a fait part, a renchéri M.Mutamba, d’un certain nombre de choses qui doivent être faites par l’exécutif en faveur des magistrats. Le chef de l’État nous a donné instruction ferme d’enquêter sur différents abus, fraudes, corruption qui s’opèrent en réalité dans la justice dans son ensemble : il y a des opérateurs économiques, des avocats, des juges des magistrats, des huissiers, des défenseurs judiciaires, des citoyens véreux, qui malheureusement salissent l’image de notre appareil judiciaire qui est naturellement constitué de brillants, de gens honnêtes, vrais mais dont le travail est parfois buté à cette difficulté, et certains qui se livrent à des pratiques peu recommandables”.
Et le ministre d’État en charge de la Justice d’annoncer comment il va s’y prendre. “Il est donc question de pouvoir recevoir des dénonciations au travers d’une commission que nous avons mise en place. Et à la suite de ces dénonciations, il va y avoir un travail de toilettage, et le rapport final sera transmis au chef de l’État ainsi qu’au président du CSM pour des sanctions exemplaires qui puissent dissuader les criminels économiques et financiers, les mafieux à pouvoir se rétracter et ainsi laisser notre économie respirer puisqu’il est un fait aujourd’hui l’économie semble rencontrer de petites difficultés à cause de certains compatriotes véreux qui n’hésitent pas à recourir à des pratiques de corruption, de fraude, de mafia pour ternir l’image du pays, du chef de l’État et de notre justice en général”. Attendons voir.
En son temps, Emmanuel Luzolo Bambi Lessa s’était lancé dans une croisade similaire. Le résultat n’était que du menu fretin. Autres temps, autres mœurs?
L’arrestation lundi 2 septembre de Seth Kikuni Madidi, président du parti “Piste pour l’émergence (PE)” préoccupe au plus haut point l’ONG “la Voix des sans voix pour les droits de l’Homme (VSV)”.
L’ancien ministre de la Santé, Oly Ilunga Kalenga, a quitté lundi 9 septembre, la prison centrale de Makala, après avoir purgé une peine de cinq ans pour détournement de fonds publics. Arrêté en août 2019, puis condamné en mars 2020 pour le détournement de plus de 400 000 dollars destinés à la riposte contre le virus Ebola, Ilunga maugrée. Sa sortie de prison est considérée comme la fin d’un long feuilleton judiciaire que ses proches ont toujours qualifié “d’injuste”.