Tribun, Patrick Muyaya a épaté par une réflexion pointue les participants au 6e Forum sur la coopération des médias sino-africains tenu à Pékin. Dans son approche, le ministre congolais de la Communication et médias a soutenu qu’il est urgent pour les pays africains de reprendre le contrôle de leur propre narration.
Par Patrick Mputu
Patrick Muyaya, ministre rdc-congolais de la Communication et des Médias @Photo Droits tiers.
publié le 23 août 2024 à 05:03:00
S’exprimant devant un parterre de leaders et experts en communication, le porte-parole du gouvernement congolais a souligné l’importance de présenter l’histoire africaine avec authenticité, diversité et originalité. Ces éléments, a-t-il regretté, sont trop souvent négligés ou déformés dans les récits internationaux. « Nous sommes face à l’urgence de nous réapproprier le narratif sur nos pays et notre continent pour que notre histoire puisse être racontée dans son authenticité, dans sa diversité et dans son originalité. Notre mobilisation autour des préoccupations et d’intérêts communs devient incontournable afin que nous puissions être nous-mêmes auteurs, acteurs et narrateurs de nos histoires respectives », a-t-il soutenu sous les applaudissements de la salle.
Muyaya a également mis en avant l’idée d’une coopération renforcée entre les médias du Sud Global pour une meilleure représentation sur la scène internationale. Le jeune leader a martelé sur la nécessité de s’unir autour d’intérêts communs pour faire entendre la voix des nations africaines.
Au cours de son séjour en Chine, le ministre congolais, accompagné de la directrice générale de la RTNC, Sylvie Elenge, a visité une salle d’expositions de Huawei à Pékin. Très impressionné par les innovations technologiques, notamment en matière d’intelligence artificielle, il a promis de faire rapport au gouvernement pour envisager des solutions rapides dans ce secteur. « La technologie évolue et intervient dans tous les domaines. Avec l’intelligence artificielle, on peut faire beaucoup de choses. L’idée était de voir les différents types de solutions. Évidemment, il y a des solutions qui concernent d’autres secteurs. Je vais faire rapport au gouvernement », a-t-il affirmé.
– Soutien à la modernisation –
Les médias, think tanks chinois et africains ont été appelés à déployer des efforts conjoints pour faciliter la dynamique de modernisation des pays en développement. Les relations sino-africaines sont entrées dans une nouvelle phase de construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau. D’où, l’appel fait aux médias e-think tanks d’accroître leurs efforts pour diffuser l’histoire couronnée de succès de la coopération Chine-Afrique.
Les deux parties ont démontré que les sujets relatifs à la modernisation devaient figurer en tête des programmes de reportages de médias et de recherches de think tanks, et qu’un soutien intellectuel et public devait être offert au Sud global dans son processus de modernisation.
Lors du symposium, les autorités et les institutions concernées de deux parties ont signé six accords concernant la radio et la télévision, annoncé 20 projets de coopération et organisé un salon mettant en avant les résultats de la coopération. Plus de 500 représentants de départements gouvernementaux, de médias, de think tanks et d’organisations internationales de la Chine et de plus de 40 pays africains y ont assisté. Cet événement s’est déroulé dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). Le Sommet 2024 du FCSA aura lieu à Beijing du 4 au 6 septembre.
« Le dialogue est le maître mot ». C’est ainsi que le cardinal Fridolin Ambongo a conclu dimanche, son homélie à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Une messe particulièrement attendue, car il s’agissait de la première célébrée par le prélat depuis l’incursion du M23 soutenu par le Rwanda à Goma. « Notre nation est en danger, ne perdons pas de temps si nous voulons sauver le Congo », a-t-il éveillé, son regard scrutant la foule.
Les lignes bougent. Réunis jeudi à Strasbourg, les députés européens ont majoritairement voté la résolution sur l’agression rwandaise contre la RDC. Proposé collectivement par les groupes The Left, S&D, Renew, PPE, Verts/ALE et ECR, le texte exige la suspension de l’accord minier de l’Union européenne avec le Rwanda, le gel de l’aide militaire et le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais.