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ONIP, le-ras-bol de Tshisekedi face à l’incurie de l’équipe Kenza

Comme son prédécesseur Richard Ilunga, le DG intérimaire de l’Office national de l’identification de la population (ONIP), Stanislas Kenza devrait être suspendu sinon démis de ses fonctions, dans les jours qui viennent, par le VPM de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo. La conséquence logique du désaveu du président de la République, Félix Tshisekedi au projet de la délivrance des cartes d’identité piloté par la direction générale de l’Onip.

Par Kokolo Jean

La lenteur dans l’exécution du projet de la nouvelle carte d’identité à la base du coup de gueule du chef de l’État, Félix Tshisekedi @Photo Droits tiers.

publié le 20 juillet 2024 à 05:08:00

Au cours de la dernière réunion du Conseil des ministres, le vendredi 12 juillet dernier, Félix Tshisekedi s’est abstenu de sortir de sa bouche le nom ONIP ou de ses animateurs, comme le recommande le livre des psaumes au sujet des affreux. Le DG ai de l’Onip n’est plus qu’un has been, avec toute son écurie. Le premier citoyen de la RDC s’est toutefois plaint « qu’il n’y a plus de développement attendu au regard du chronogramme qui lui a été présenté, tenant compte de l’impérieuse nécessité de doter chaque citoyen de la République démocratique du Congo de sa carte d’identité ».

– Jacquemin Shabani, faire le point sans complaisance –

L’Onip zappé, Félix Tshisekedi a plutôt instruit le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemin Shabani Lukoo, de lui faire le point, sans complaisance, sur ce dossier et de prendre toutes les
dispositions y rattachées. Prendre toutes les discussions, cela revient à dire, de l’avis des analystes, que Jacquemin Shabani a les coudées franches, les mains libres pour sanctionner avant dire droit. Surtout que le gendarme des finances publiques, le chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key a déjà élaboré son rapport sur le dossier « carte d’identité ». Une escroquerie qui laisse des indices à chaque étape.

– La BCC engagée dans une équipée –

La patrouille financière de l’IGF a mis à nu des faisceaux d’indices de déséquilibre, au grand dam de l’État, dans le contrat convenu entre l’Office national d’identification de la population et le groupement Afritech-Idemia, sur la production et la délivrance des cartes d’identité nationale. Il se trouve que le partenaire de l’ONIP intrigue de se servir de la Banque centrale comme gage pour obtenir des lignes de crédit auprès de banques commerciales de la place. Le deal conclu entre les deux parties nécessite un montage financier de 697 millions $US dont 104 millions constituant l’apport de l’État. Afritech-Idemia devra apporter les 593 millions restants.

Soucieux de doter sa population d’une carte d’identité après plus de 25 ans, l’État congolais a, de bonne foi, décaissé 20 millions $US pour démarrer le PPP, partenariat public-privé. Mais l’Inspection générale des finances avait fait geler le paiement. Les limiers de Jules Alingete Key avaient, en effet, décelé des stratagèmes ombrageux dans le ficelage du deal ONIP-Afritech. En clair, le groupement Afritech-Idemia ne dispose pas de ressources propres pour financer sa participation, évaluée à 593 millions $US, constate non sans preuve l’IGF.

Chez Jules Alingete, on est ahuri par une clause du PPP selon laquelle « le contrat prévoit que l’État congolais fournisse à ce groupement une garantie devant lui permettre de lever les fonds auprès des banques commerciales ». La fameuse garantie portera sur « la séquestration des avoirs de la Banque centrale du Congo par la banque commerciale prêteuse… ». Pour le service du Shérif des finances publiques, « cette opération tombe dans l’illégalité, voire dans l’impossibilité ».

Autres griefs établis par l’Inspection générale des finances, « le coût total de ce projet est jugé surfacturé en ce qui concerne particulièrement la construction des infrastructures immobilières du projet évaluées à 444 millions de dollars ». L’IGF s’offusque, en outre, de la clé de répartition des revenus devant être générés par le PPP de production des cartes d’identité nationale, estimés à 2 milliards $US en 20 ans. Selon les termes du contrat, Afritech se taille, en effet, la part du lion : 60% des revenus contre du menu fretin pour l’État, soit 20% seulement des recettes escomptées alors que les 20 autres serviraient au remboursement des emprunts qu’Afritech aura contractés auprès d’une banque commerciale de la place.

De l’avis de l’IGF, le calcul du partage des retombées financières a tout d’un dol et « ne se justifie pas », sinon qu’il étale sur la place publique « la nullité de l’apport du groupe Afritech-Idemia » dans le PPP. Et il va donc sans dire que l’être ou le non-être du consortium Afritech-Idemia est « conditionné par la garantie de l’Etat ».

Pis, «la firme française IDEMIA/France ne reconnaît pas sa participation à ce projet des cartes d’identité en RDC», note la haute hiérarchie du service supérieur de contrôle qui a pris soin de prendre langue avec la maison-mère IDEMIA en France. La firme a dit tout ignorer d’une filiale qui opérerait en RDC. De lourdes présomptions de faux et usage de faux planent donc sur le partenaire de l’ONIP. Pour l’IGF, l’on se trouverait devant un cas d’usurpation par l’utilisation frauduleuse de la dénomination d’une firme internationale. Jules Alingete a donc rassemblé tous les griefs décelés dans le PPP ONIP/Afritech-Idemia et les a transmis, dans une correspondance, à l’ex-VPM en charge de l’Intérieur & sécurité, Peter Kazadi, en sa qualité de tutelle administrative de l’établissement public ONIP.

La correspondance de Jules Alingete, datée du 7 juin 2024, fait, en effet, suite à la lettre de Peter Kazadi qui regrettait que l’IGF n’a jamais notifié l’ONIP des résultats de son enquête. Et le voilà qui se retrouve dans l’incapacité de poursuivre la délivrance des cartes d’identité alors qu’il a pourtant lancé l’opération avec le chef de l’État le 30 juin 2023. Mais l’IGF exhorte plutôt le VPM à donner suite à un chapelet de questions-griefs sur le PPP. Le service piloté par le gendarme des finances publiques précise qu’il veut des «réponses satisfaisantes», lesquelles constituent des «préalables pour la poursuite de ce projet».

Arrive le gouvernement Judith Suminwa Tuluka. Le maroquin de l’Intérieur passe donc à l’ancien co-directeur de campagne du président Tshisekedi lors de la dernière présidentielle, Me Jacquemin Shabani Lukoo. La loi congolaise sur les marchés publics ne fait nullement le lit du péculat. Le VPM pourrait, bien au contraire, s’en fonder pour résilier le PPP ONIP/ Afritech-Idemia.

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