Sa réputation le précède partout. Patrick Muyaya a été primé à Abidjan en Côte d’Ivoire lors de la 11è édition des As de la communication (ASCOM). Depuis son entrée au gouvernement en 2021, le ministre congolais de la Communication et des médias s’est illustré par sa pertinence et sa créativité, lui valant le prix d’honneur de l’impact pour son engagement exceptionnel dans la promotion de l’image de marque de la RDC.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias de la RDC recevant son trophée à Abidjan @Photo Droits tiers.
Le porte-parole de l’exécutif national congolais a développé un narratif qui a amélioré positivement l’image de la RDC. D’ailleurs, ses prouesses ont été reconnues par de nombreux participants présents et des internautes connectés sur la page officielle de l’organisation. A son actif encore, Muyaya a mis en avant les richesses culturelles, touristiques et sportives de la RDC. « À travers cet événement qui fait la fierté de la Côte d’Ivoire, je profite pour vous présenter autrement la République démocratique du Congo, souvent décrite sous le prisme de la guerre et des violences. Nous voulons changer ce narratif et montrer que la RDC est un pays solution pour le monde », a-t-il déclaré.
– Échange fructueux –
En marge de cet événement, le ministre congolais des Médias a eu une séance de travail avec son homologue ivoirien, Amadou Coulibaly. Les discussions ont porté sur l’écosystème médiatique ivoirien, la gestion des médias et la lutte contre les infox. « Profitant de mon séjour ici à Abidjan pour participer à l’ASCOM, j’ai tenu à comprendre le contexte communicationnel et médiatique ivoirien. D’où, j’ai approché le ministre Coulibaly pour un échange d’expériences qui, sans nul doute, profitera à nos deux pays », a-t-il souligné.
Tout aussi satisfait, Coulibaly a exprimé sa joie de rencontrer son homologue congolais et a souhaité renforcer les échanges entre la Côte d’Ivoire et la RDC. Avis partagé par Muyaya qui a insisté sur l’importance de renforcer le partage d’expériences entre pays africains ayant des écosystèmes similaires et des valeurs communes, soulignant que les médias sont des vecteurs importants pour le développement des nations et doivent ainsi, à ses yeux, être encadrés pour éviter les dérapages.
La Côte d’Ivoire, comme la RDC, a connu une transition vers le multipartisme, libéralisant ses radios en 1990 et délivrant des licences d’exploitation en 2015. Actuellement, le pays compte sept télévisions dont trois du service public. Muyaya s’est dit impressionné par ce faible nombre de télévisions, comparé à son pays où de nouvelles chaînes ouvrent malgré des problèmes de viabilité.
Les discussions ont également porté sur les cadres légaux et réglementaires des médias. En Côte d’Ivoire, quatre lois régissent la presse, l’audiovisuel, la communication publicitaire et l’accès à l’information publique. En RDC, la loi sur la liberté de la presse, récemment révisée et rebaptisée Loi Muyaya après 27 ans, encadre le secteur. Contrairement à la RDC, la Côte d’Ivoire ne régule pas formellement les médias en ligne, bien que le régulateur de l’audiovisuel puisse intervenir en cas de fraudes ou de dérapages.
Les deux ministres ont convenu de mutualiser leurs efforts pour lutter contre la cybercriminalité et les infox, affirmant qu’il est possible de combattre la désinformation. « Dans le cadre de la lutte contre les infox, si vous avez plus de 25.000 followers, vous devez vous conformer à la régulation sur la communication audiovisuelle », a précisé Amadou Coulibaly.
La collaboration promet de renforcer les liens entre la Côte d’Ivoire et la RDC, ouvrant la voie à de nouvelles initiatives pour promouvoir l’intégrité de l’information et soutenir le développement des médias