Démenti formel. Kinshasa a râlé lundi sur une prétendue rencontre bilatérale avec la délégation rwandaise à Zanzibar en Tanzanie qui aurait débouché sur des engagements francs. Lors d’une conférence animée conjointement par la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner et son collègue de la Communication et médias, Patrick Muyaya, le gouvernement congolais a tordu le cou à ces rumeurs intentionnellement distillées par des officiels rwandais.
Par Éric Kalemba
Patrick Muyaya, le ministre de la Communication et médias et la ministre des Affaires étrangères,Thérèse Wamba Wagner @Photo Droits tiers.
publié le 9 juillet 2024 à 03:19:00
Il ne s’agissait pas d’une rencontre entre la RDC et le Rwanda mais plutôt d’une retraite informelle et consultative des pays de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), a recadré la cheffe de la diplomatie congolaise.
Des « discussions directes » entre la République démocratique du Congo (RDC) et son agresseur le Rwanda, relèvent donc de la pure imagination de Kigali. Au moment où l’armée rwandaise pille et tue les Congolais en masse, cette folle rumeur a tenté de désorienter l’opinion publique, a fustigé Muyaya.
« Cette rencontre a été voulue avec insistance par Kigali et au moins trois autres capitales de l’EAC », a précisé une source diplomatique citée par l’ACP. « Les discussions informelles se sont déroulées certes mais dans un cadre consultatif où la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba, a martelé sur la primauté du processus de Luanda, avant toutes discussions relatives aux tensions avec le Rwanda responsable de la souffrance humaine grave, des déplacements dus aux actions violentes des soldats rwandais du RDF et ceux du M23 ».
Très fine, Thérèse Kayikwamba Wagner a souligné que “la première priorité pour son pays, c’est la pacification de l’est”. Selon un diplomate cité par l’ACP, le forum de la retraite de l’EAC ne se substitue pas à l’Union africaine (UA) qui a mandaté le processus de Luanda.
Habitué à la manipulation, le ministre rwandais a posté sur X qu’il y a eu à Zanzibar en Tanzanie, « des discussions et des engagements directs et francs » entre les gouvernements congolais et rwandais. La manipulation est, dit-il, au propre comme au figuré, dans l’ADN des autorités de Kigali.
Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau a annoncé mercredi 2 octobre avoir ordonné au préfet de Mayotte d’organiser des «vols groupés» pour reconduire les ressortissants de la République démocratique du Congo dans leur pays. «Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo», a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, interrogé par la députée RN Anchya Bamana.
Le 19ème sommet de la Francophonie tenu les 4 et 5 octobre à Paris a refroidi l’enthousiasme des Congolais dont le nombre des locuteurs du français contribue significativement au positionnement de la langue de Voltaire au top cinq des langues les plus usitées dans le monde. En effet, la RDC est le premier pays francophone. C’est à ce titre qu’elle entendrait jouer un rôle de premier plan en promouvant une figure congolaise pour succéder à la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de l’organisation internationale de la Francophonie.