Le ministre de Pêche et élevage, Jean-Pierre Tshimanga, a réitéré mercredi, à Kinshasa, capitale de la RDC, à l’ouverture des travaux sur le projet « des systèmes numériques pour la préparation de la réponse aux situations d’urgence en RDC, au Soudan du Sud et en Somalie », l’accompagnement du gouvernement congolais à la FAO, dans le renforcement des capacités numériques des acteurs du secteur agricole.
Alors que la République démocratique du Congo reste confrontée à l’une des plus grandes crises alimentaires au monde, qui touche près du quart de sa population, particulièrement dans sa partie orientale, suite à des conflits armés, le ministre Jean-Pierre Tshimanga a indiqué que la RDC attend que ce projet financé par la FAO et la BAD, puisse assurer le don d’équipements numériques, le renforcement des registres électroniques des agriculteurs et des pisciculteurs.
Il a ajouté que l’exécutif attend aussi du projet, le développement de plateformes numériques pour les systèmes semenciers, la consolidation des systèmes de bons électroniques, la capitalisation des connaissances et le partage des données afin d’apporter des solutions efficaces aux crises alimentaires en RDC.
Comme le stipule les éléments du projet, le gouvernement congolais s’engage à accompagner la FAO, notre partenaire privilégié, à œuvrer en faveur de la promotion et du développement de systèmes d’alerte précoce innovants, le renforcement des capacités de ces systèmes pour une collecte, une analyse et une communication efficaces des données , a fait savoir Jean-Pierre Tshimanga.
Le représentant de la FAO, Aristide Ongone Obame, a, pour sa part, réaffirmé le soutien de son organisation à promouvoir une transformation proactive et robuste du système agroalimentaire en mettant en place des mécanismes capables d’assurer d’une meilleure préparation, d’une alerte et d’une action précoce pour réduire l’ampleur des crises alimentaires en RDC.
Il a souligné que ce projet, qui interviendra sur une période de deux ans, vise le développement et l’amélioration de la préparation et la réactivité aux situations d’urgence à l‘aide d’outils numériques et du système d’alertes précoces et d’anticipation dans les trois pays précités.
Ongone a fait savoir que les technologies et les solutions numériques qui seront mobilisées, seront exploitées de diverses manières pour la préparation aux situations d’urgence en Afrique, afin d’améliorer les systèmes d’alerte précoce, la fourniture de services consultatifs, la diffusion de l’aide d’urgence et de l’aide au développement (y compris en espèces), l’analyse pour la planification et la coordination de l’aide aux agriculteurs et aux communautés.
Les outils qui seront utilisés par ce projet, comprennent les téléphones portables et les plateformes de médias sociaux pour interagir avec les agriculteurs et les communautés; les registres électroniques pour gérer efficacement les informations sur les agriculteurs et les communautés; les plateformes numériques de services-conseils pour soutenir les activités productives agro-pastorales ; et les systèmes de gestion de l’information numérique et d’analyse de données pour planifier et suivre le soutien fourni et faciliter la prise de décision, a-t-il indiqué.
En RDC, a-t-il affirmé, le projet interviendra à travers diverses initiatives partenaires telles que la « stratégie pour la transformation de l’agriculture en République démocratique du Congo » pilotée par l’IITA et les activités du système d’alerte précoce soutenues par la Banque mondiale. Aussi, ajoute Ongone, la mise en œuvre du projet EmergenSys sera également liée à d’autres activités programmatiques de la FAO et de la BAD en matière d’agriculture numérique.
Ainsi, une attention particulière sera portée à l’implication des jeunes et des agricultrices afin de favoriser une adoption plus forte des pratiques numériques, la promotion et l’inclusion, a-t-il dit. Dans la foulée, il a remercié la BAD pour la confiance placée à la FAO en acceptant de financer ce projet.
“C’est ici une occasion pour la FAO de remercier la BAD pour sa confiance envers notre organisation en acceptant de financer ce projet innovateur d’intérêt capital pour les trois pays, que nous allons assurer la mise en œuvre. Nos remerciements s’adressent aussi aux gouvernements des trois pays, en particulier, les ministères sectoriels, de l’Agriculture, de Pêche et élevage et de l’Environnement, pour avoir endossé ce projet. Que le leadership du ministre de Pêche et élevage, la bonne collaboration de la secrétaire générale, soient remerciés car sans leur implication ces travaux n’allaient pas se réaliser à Kinshasa, en RDC », a-t-il souligné.
Durant trois jours, soit du 24 au 26 juillet 2024, les participants aux travaux seront outillés sur les principaux enjeux liés à la crise alimentaire et aux défis d’urgence en RDC, en Somalie et au Soudan du Sud.