Selon les données obtenues de la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK), quelque 250 000 véhicules seulement empruntent la voirie de la capitale. La Direction générale des impôts (DGI) qui délivre des plaques minéralogiques (d’immatriculation), parle de plus de 400 000 véhicules qui circulent dans la capitale, à côté de 1 000 000 de motos.
L’écart entre les deux régies nationale et provinciale est donc de 150 000 véhicules au bas mot. Au regard des données obtenues de l’Hôtel des impôts, le nouveau patron de l’Hôtel de ville, Daniel Bumba, envisage de faire auditer la DGRK par un cabinet qu’il recrutera sur appel d’offres. Il y a 5 ans, les experts du fisc délégués au Séminaire d’orientation budgétaire (SOB) qui s’est tenu au Pullman hôtel de Kinshasa, avaient estomaqué l’assistance, composée notamment des délégués de la société civile, en déclarant que le répertoire 2019 de la DGI ne comprenait que 500 véhicules! Alors qu’un délégué de la Commission nationale de prévention routière (CNPR) avançait le chiffre d’au moins 180 000 véhicules rien que dans la ville de Kinshasa.
“Quelle fourberie !”- avait semblé marmotter, le ministre d’État et ministre du Budget, Pierre Kangudia Mbayi, venu clôturer les assises du SOB. Et pourtant, dans son exposé sur les recettes fiscales, Mule Mule, alors directeur de cabinet du ministre des Finances, Henri Yav Mulang, a non seulement reconnu le chiffre ahurissant de 500 véhicules avancé par la DGI mais a aussi révélé que les régies financières – DGI, DGDA et DGRAD – ne s’accordent pas toujours sur leurs statistiques. Les projections des recettes de la DGI ne se fondent guère sur la même base de calcul que celles de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) même si toutes deux ciblent un même produit, à l’image des véhicules terrestres.
Quand la DGI avançait le chiffre de 500 véhicules, au cours de la même période, la DGDA tablait, en effet , ses projections, au port maritime de Boma par où débarquent les véhicules importés, à au moins 5 000 automobiles.
Cinq ans après, pour l’exercice 2024 donc, avant que le ministre sortant des Finances Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji n’improvise ses nouvelles directives sur la délivrance des plaques minéralogiques (immatriculation), la Direction générale des impôts tablait sur des recettes de l’ordre de 6 776 480 681FC, soit 2 690 788 dollars. Sans doute que les dernières options levées par l’ex-Warrior Kazadi aura des incidences sur les recettes escomptées par l’Hôtel des impôts surtout que l’ancien ministre des Finances, s’était doté, sans associer la DGI, de nouveaux partenaires dans la production des plaques minéralogiques.
A la Douane, l’article “véhicules (terrestres)” représente 38,7% des recettes des droits d’accises perçues à l’importation, selon la DGDA. Le service des douanes compte, en effet, percevoir au bas mot 162 810 839 328 FC soit environ 65 millions de dollars pour l’exercice 2024. Le marché des véhicules importés pèse, en effet, 1 480 098 539 348,85 FC soit 587 737 180 dollars en RDC. Tous les services étatiques (SCTP, OGEFREM, etc., OCC) prestataires à la frontière tirent donc leur épingle du jeu car redynamisé, voilà 7 ans, par Samy Badibanga Ntita, alors 1er ministre.
Selon les chiffres disponibles au ministère du Budget, la Direction générale des douanes et accises, a, en 2023, réalisé plus de 150 milliards de FC sur des importations des véhicules contre 111 329 830 976 FC en 2022. L’on sait que le gros de véhicules importés qui viennent par Boma, débouche dans la capitale dont le fisc a tout faux ou presque.